Depuis Metz, le gouvernement déclare la guerre au surendettement

Economie

(PHOTO: DR)

Les secrétaires d'Etat Christian Eckert (Budget), Ségolène Neuville (Personnes handicapées et exclusion) et Martine Pinville (Commerce, Artisanat, Consommation) ont présenté lundi à Metz une permanence gratuite pour aider les familles confrontées au surendettement. Avec ces points conseils budget (PCB), le gouvernement a déclaré la guerre à l’accumulation de crédits à la consommation qui peuvent vite se transformer en cauchemar pour els consommateurs.

Les PCB seront d’abord mis en œuvre sur quatre territoires : l’Île-de-France, l’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon et Nord-Pas-de-Calais-Picardie et feront l’objet d’une première évaluation début 2017 avant peut-être d’être étendus sur l’ensemble du territoire. De nombreuses banques et établissements de crédit sont déjà partenaires (BNP Paribas, La Banque Postale, le Crédit Mutuel, LCL, Crédit Agricole) même s’il reste à convaincre des acteurs supplémentaires. Les Points conseil budget (PCB) sont des lieux ouverts à tous, qui proposent des conseils confidentiels, gratuits et personnalisés concernant la gestion budgétaire.

Ces points conseils répondent à des besoins de plusieurs niveaux. Le premier niveau est celui des PCB de proximités dits «PCB 1» Il s’agit de lieux ouverts à tous. Ils apportent conseils et informations à toutes les personnes qui en font la demande. Ils facilitent l’accès aux aides de droit commun (RSA, aide au logement, accès aux tarifs sociaux du gaz et de l’électricité…). Ils peuvent également accompagner les ménages dans le cadre de procédures de surendettement. Le PCB1 sera clairement identifiable par le public, grâce à des outils de communication dédiés (logo, affiche, espace dédié sur internet, …).  Le second niveau est spécialisé dans l’intervention auprès des créanciers. Il s’agit de trouver, avec l’accord des personnes, des solutions permettant de stabiliser durablement leur situation. Ce second niveau n’est pas gratuit et est financé par les créanciers.

- 8 dossiers sur 10 concernent le crédit à la consommation -

Selon une étude publiée par la Banque de France début février 2016, 217 302 dossiers ont ainsi été reçus l'an dernier par les commissions de surendettement. Un repli qui s'accompagne d'une baisse de 3,9% du nombre de dossiers jugés recevables, soit 197 731.

Les auteurs de l'étude relèvent qu'il n'y a "pas de changement structurel de la typologie des ménages surendettés en 2015, même si quelques infléchissements sont observés". Ainsi, les personnes vivant seules (célibataires, séparés, veufs...) continuent à être prédominantes parmi les ménages surendettés (65,2% des dossiers), tout comme les locataires (76,8%).

La part des propriétaires a continué à augmenter en 2015, représentant 11,2% des dossiers, soit une hausse de 0,4 point par rapport à 2014 et de 1 point par rapport à 2013. De même, 13% des dossiers recevables contenaient des dettes immobilières, qu'elles soient dues à l'acquisition d'un bien ou à la réalisation de travaux, contre 11,8% en 2014 et 10,8% en 2013. Les dettes liées à un crédit à la consommation restent toutefois les plus nombreuses, puisqu'elles figuraient l'an passé dans 83,3% des dossiers. Le montant moyen des dettes pour l'immobilier s'établissait à 107 352 euros, et à 20 954 euros pour les crédits à la consommation.