Un pharmacien de Nancy condamné pour des viols sur des patientes remis en liberté

Nancy - 22/04/2016 15h04
LORACTU.fr La Rédaction
Un pharmacien de Nancy condamné pour des viols sur des patientes remis en liberté
Faits Divers
PHOTO : ILLUSTRATION/ LORACTU.fr

Un pharmacien de Jarville-la-Malgrange près de Nancy (Meurthe-et-Moselle) qui avait condamné pour des viols sur des patientes vient d’être libéré en attendant son procès en appel devant la Cour d’assises de la Moselle pour un second procès. Les victimes sont sous le choc.

Le praticien-biologiste qui avait été condamné en novembre 2015 pour des viols sur des patientes de sa pharmacie de Jarville-la-Malgrange dans la banlieue de Nancy a été libéré et placé sous contrôle judiciaire, a décidé la chambre de l’instruction de Metz (Moselle) dans l’attente de son second procès en appel devant la Cour d’assises de la Moselle. En novembre dernier, le pharmacien-biologiste avait été condamné à sept ans de prison ferme par la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle pour des viols de patientes.

La cour d’assises de Meurthe-et-Moselle avait suivi les réquisitions de l'avocat général, qui avait demandé sept ans de réclusion criminelle et l'interdiction définitive d'exercer sa profession. Elle y a ajouté l'inscription au fichier automatisé des auteurs d'infractions sexuelles.

La première plainte avait été déposée en décembre 2005 par une femme estimant que le pharmacien s'était livré à "des gestes qui ne relevaient pas seulement de l'acte médical" lors d'un prélèvement gynécologique dans son laboratoire.

Au cours de l'examen, qu'elle avait trouvé particulièrement long, il avait introduit un doigt dans ses parties génitales et tenu des propos déplacés sur son anatomie, selon la plaignante, une infirmière. Le pharmacien avait expliqué avoir "dérapé avec elle du fait de sa beauté", ajoutant que le pull noir que portait la patiente avait déclenché chez lui "une sensualité".

- Des gestes déplacés reconnus comme des viols -

L'enquête a permis d'identifier quatre autres femmes victimes d'agissements similaires. Seule l'une d'elles ne s'est pas portée partie civile au procès. "Lorsque vous entrez dans un laboratoire médical, vous y allez pour être soigné, pris en charge, pas pour vous faire agresser sexuellement", a déclaré l'avocat général, Cédric Lomone, ajoutant que l'accusé avait cherché à "traîner les victimes dans la boue". Ce dernier, revenant sur ses premières déclarations, a soutenu tout au long du procès qui s'était ouvert mercredi qu'il n'avait fait que commettre des "gestes professionnels".

"Ce qu'il a fait avec ses doigts ne relevait pas d'un acte médical", a rétorqué l'un des avocats de la partie civile, Me Marie Desmet, rappelant que le pharmacien n'était pas gynécologue. Les patientes se trouvaient dans une position "d'infériorité psychique parce qu'elles avaient à faire à une personne du corps médical en qui elles avaient confiance", a argué une autre avocate de la partie civile, Me Sonia Rodrigues.

Poursuivi pour viols et agressions sexuelles commis par une personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction ainsi que pour exhibition sexuelle, le pharmacien encourait 20 ans de réclusion.

Le pharmacien biologiste de 57 ans a pu être libéré et quitter sa cellule de la prison de Nancy-Maxéville. L’avocate générale ne s’est pas opposée à sa remise en liberté tandis que les victimes du spécialiste sont choquées par cette remise en liberté. Il devra respecter un contrôle judiciaire stricte. 

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