Procès Bedos-Morano en appel à Nancy: condamnation requise contre l’humoriste
Le procès en appel opposant Nadine Morano et Guy Bedos se tenait ce mardi devant la Cour d’appel de Nancy (Meurthe-et-Moselle). L’eurodéputée Les Républicains traitée de «conne» avait fait appel après la relaxe de l’humoriste en septembre dernier. Le parquet a requis la condamnation de M. Bedos.
Le parquet de Nancy a requis – une nouvelle fois – la condamnation de Guy Bedos sans préciser de peine lors du procès en appel opposant la députée européenne de droite et l’humoriste. Guy Bedos, poursuivi pour avoir notamment traité l'eurodéputée de "conne" lors d'un spectacle, avait été relaxé en septembre 2015 par le tribunal correctionnel de Nancy. Le tribunal avait estimé qu'il était resté dans "la loi du genre" en tant qu'humoriste, et qu'il n'avait "pas dépassé ses outrances habituelles", lorsqu'il avait copieusement insulté l'ex-ministre de Nicolas Sarkozy, en octobre 2013 devant 1.300 spectateurs à Toul (Meurthe-et-Moselle).
Contrariée par le jugement en première instance, Mme Morano avait annoncé son intention de faire appel. La cour d’appel a mis son jugement en délibéré au 2 août prochain où on saura si elle suit l’avis du tribunal en relaxant l’humoriste ou si elle préfère suivre l’avis du ministère public.
Ce mardi, la candidate aux primaires Les Républicains qui assistait à l’audience a affirmé que "si Bedos est condamné à me verser des dommages et intérêts je les verserai à une association de lutte contre les violences faites aux femmes".
"Nadine Morano a été élue ici à Toul? Vous l'avez échappée belle! On m'avait promis qu'elle serait là... Quelle conne!" avait notamment lancé l'artiste sur scène, entre autres injures à l'intention de l'élue. A l'audience en première instance, le 7 septembre 2015, le procureur Pierre Kahn avait pour sa part estimé que "la limite (avait) été franchie" lors de ce spectacle. Ces poursuites pour "injure publique" étaient passibles d'une amende maximale de 12.000 euros.
- "15.000 euros quand même! 15.000 euros! ça ne va pas non?" -
Guy Bedos et Nadine Morano s'étaient croisés à la première audience, mais cette dernière avait refusé de serrer la main que lui tendait l'humoriste, en arguant qu'ils n'étaient "pas au théâtre". Guy Bedos avait récusé toute misogynie, tandis que l'élue l'accusait de lui vouer une "animosité personnelle".
Quelques jours avant l’ouverture du procès, dans l'émission "On n'est pas couché" sur France 2, Guy Bedos avait renouvelé ses injures contre l'eurodéputée. Celle-ci lui réclamait 15.000 euros de dommages et intérêts, qu'elle souhaitait verser à des associations de lutte contre les violences faites aux femmes. "Pas un mot, ni pour ni contre Nadine Morano. Elle est trop chère. J'aurai le jugement lundi, d'ici là, je me tais", avait dans un premier temps répondu Guy Bedos à Laurent Ruquier, avant de s'emporter une nouvelle fois. "15.000 euros quand même! 15.000 euros! ça ne va pas non? Conne !" avait-il dit, en suscitant des rires dans le public.
"Nous sommes tous très contents, Guy Bedos le premier, de cette décision qui n'est, cela dit, pas très surprenante", avait déclaré Me Benjamin Domange, l'un des conseils parisiens de M. Bedos."Il s'agissait d'un sketch sur scène concernant une personne publique. Il n'y avait ni atteinte à la vie privée ni intention de nuire. Le tribunal a rappelé cela en se référant à la loi du genre", avait-il expliqué.
(Avec AFP)
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