A Nancy, face à la concurrence, le centre commercial Saint-Sébastien est désormais à niveau

Economie

Pour ses 40 ans, le centre commercial Saint-Sébastien ou «Saint-Seb» pour les intimes s’offre une cure de jouvence très attendue par les commerçants et les clients. Ils sont 8 millions chaque année à déambuler sur les deux étages où s’étalent 105 commerces, restaurants et services dont une moyenne surface alimentaire «Monoprix», véritable locomotive du centre. «La rénovation était devenue indispensable pour mettre à niveau notre centre» assure Marie Canton, sa directrice. Le centre détenu par le géant britannique Hammerson a injecté 10 millions d’euros pour mettre à niveau l’esthétique et les services de Saint-Sébastien qui change au passage d’identité visuelle et de logo.

Alors que les centres commerciaux – toujours de plus en plus grands – s’engagent dans une surenchère pour séduire enseignes connues et clients sollicités de toute part par les sites de e-commerce et les zones commerciales, Saint-Sébastien «reste encré dans le cœur des nancéiens» assure Mme Canton. «68% des habitants de Nancy sont venus au moins une fois au centre en 2015 et 69% des visiteurs effectuent un achat dans les boutiques» poursuit-elle, espérant que cette rénovation permettra de donner un second souffle au centre ouvert en 1976. «Il fallait installer les standards des centres commerciaux. Aujourd’hui nous les avons» assure la directrice qui déambule entre les boutiques désormais mises en valeur par des nouveaux sols, des espaces de repos et une luminosité plus intense.  

PHOTOS. A Nancy, le centre commercial Saint-Sébastien s’offre une cure de jeunesse

Les cabinets Minale Design Strategy pour la conception et Reichen et Robert & Associés pour l’exécution se sont inspirés de l’Art Nouveau et de la fameuse Ecole de Nancy, fil rouge omniprésent, pour repenser «tout en volutes et légèreté» la signature visuelle du centre. Les visiteurs remarqueront ainsi les formes végétales et les panneaux végétalisés, le fer, le verre, le cuivre et les couleurs vert, ocre, bleu et violet, qui rappellent certains bâtiments du centre-ville de Nancy. Pour Olivier Rasquinet de Minale Design Strategy, «une rénovation est toujours un risque de casser l’affect installé avec la clientèle». «Ce centre a des qualités mais bénéficiait de peu de luminosité» précise cet architecte d’intérieur qui est spécialisé dans l’aménagement de centres commerciaux de Dubaï à Madrid ou Paris.

- 10 millions d'euros d'investissement et des nouveautés à venir -

La zone "kids" (enfants) située au premier étage du centre.

Ainsi de nouveaux sols, murs et une nouvelle signalétique accompagnent les clients. Les gardes corps sont allégés, les éclairages ont été tous renouvelés, 14 tableaux végétaux avec de vraies plantes qui pousseront au fil du temps – au total 5 800 – installés en dessous des verrières. Un parfum d’ambiance accompagne le client au fil de sa visite. «La musique, le marketing olfactif, les dix espaces repos, le wifi, les bornes interactives, de nouveaux sanitaires… les clients peuvent compter sur de nouveaux services et sur des petits plus qui font de leur visite une expérience. Plus seulement une séance d’achats traditionnelle» détaille Marie Canton. Un service de Click and Collect développé avec Amazon ainsi que des points sécurisés autonomes et gratuits de chargement de smartphone seront bientôt installés. Enfin dernier bon point : une zone enfants avec des jeux interactifs et des écrans attendent les plus petits.

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Marie Canton assure que seules quatre cellules sont vides et deux nouvelles boutiques arrivent prochainement. La Chaise Longue (décoration et accessoires) et Parfois (accessoires) tandis que la direction du centre discute avec des enseignes connues telles que Starbucks ou Primark mais que «rien n’est signé à ce stade». D’ici l’été, le centre présentera aussi un projet de rénovation de ses façades extérieures qui reste un point noir. Enfin, si Hammerson n’a pas été retenu pour développer l’ex-palais des congrès voisin qui sera transformé en cellules commerciales, des discussions sont «engagées» avec le promoteur vainqueur Deromedi.

Un investissement de 10M d’euros pour ce renouveau salué par le maire de Nancy Laurent Hénart (UDI). «C’est un lien fort qui sera fait avec le quartier Nancy Grand-Cœur (en chantier près de la gare SNCF, NDLR) actuellement en construction. L’investissement privé dans le commerce est une bonne nouvelle pour Nancy qui doit rester la première zone commerciale de Lorraine» estime M. Hénart. Saint-Sébastien représente près de 500 emplois et un chiffre d'affaires annuel de 105 millions d'euros.