Meurtre de Luca à Joeuf: bataille d’experts autour de l’état mental du tueur
Un premier rapport d’expert affirme que le tueur présumé du petit Luca de Joeuf (Meurthe-et-Moselle) dont la mort est survenue en octobre dernier est irresponsable de ses actes et ne peut donc pas être jugé. Le juge d’instruction en charge de l’affaire a demandé une contre-expertise.
L’expertise psychiatrique a montré que le meurtrier présumé du petit Lucas, 7 ans, tué en octobre dernier alors qu’il rentrait de l’école à Joeuf (Meurthe-et-Moselle) est irresponsable de ses actes. Une telle conclusion met à mal un possible procès de cet homme, un voisin qui habitait dans le quartier de la famille. Une contre-expertise a été demandée.
Selon un article du Républicain Lorrain de début juin, le suspect, un homme âgé de 30 ans aurait dit au juge d’instruction en charge du dossier lors d’une audience qu’il a réagit à une prétendue persécution des habitants de la ville à son encontre. Il aurait été victime de moqueries et de remarques désobligeantes selon lui, d’habitants de la ville et du quartier dans lequel il vit à quelques maisons de celle de Luca. Selon l’enquête, cet homme présenté comme ayant des antécédents violents ne connaissait pas sa petite victime et qu’il a voulu s’en prendre à la première personne croisée. Sur sa route ce jour là, le petit Luca.
L’avocat de la famille s’était justement agacé qu’aucune expertise psychiatrique n’avait été menée sur le suspect.
Le suspect était déjà connu de la justice puisqu’il avait été condamné pour violences. Il avait agressé un homme avec un marteau. La victime s’en était heureusement sortie. L’homme, interrogé par la presse locale du département du Vaucluse où s’étaient déroulés les faits avait assure «ne pas comprendre ce qu’il me voulait». Là aussi, une agression visiblement gratuite.
L'avocat de la famille qui s'est exprimé sur France Bleu Lorraine a assuré qu'il "prenait acte" des conclusions de l'expertise psychiatrique rendu par un spécialiste basé à Sarreguemines (Moselle). "Nous prenons acte de cette expertise qui indique une irresponsabilité de l'auteur des faits en raison d'une pathologie qui serait de type paranoïaque. Nous attendrons avec impatience les conclusions de la contre-expertise pour laquelle deux psychiatres ont été désignés" a dit Me Iochum.
- Des mois d'attente pour les parents de Luca -
Le discernement du mis en cause a été «aboli», affirme l’expert dans son rapport ce qui signifie très clairement que le meurtrier présumé ne peut pas être jugé par une Cour d’assises et rester en détention provisoire. Cette expertise vient contredire l’avis du spécialiste qui l’a examiné juste après sa garde-à-vue qui avait estimé que le discernement du mis en cause était «altéré» et non «aboli».
Le juge d’instruction a demandé une contre-expertise cette fois confiée à deux spécialistes qui devraient rendre leurs conclusions dans plusieurs mois. Cette demande occasionne le maintien en détention de D. Crapanzano, selon une source judicaire.
Lors d’une précédente affaire de violences dans le département du Vaucluse survenue en 2014, le suspect du meurtre de Luca avait bien été condamné sans que son discernement ne soit considéré comme «aboli».
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