Un détenu de Nancy reçoit par erreur les noms d'agents pénitentiaires
Un détenu de Nancy a reçu par erreur les noms d'agents pénitentiaires qui avaient rédigé un rapport sur lui, a-t-on appris mercredi auprès d'une déléguée syndicale, confirmant une information de RTL. S'il n'est pas radicalisé, le détenu est très proche d'un homme radicalisé qui est le frère de l'un des kamikazes du Bataclan qui a agit le 13 novembre 2015 à Paris.
L'homme, incarcéré dans le cadre d'une affaire criminelle, s'était rapproché en détention d'un détenu particulièrement signalé, Karim Mohamed-Aggad, le frère de Foued Mohamed-Aggad, l'un des kamikazes du Bataclan lors des attentats du 13 novembre, a indiqué une source pénitentiaire. Karim Mohamed-Aggad, lui, a été condamné en juillet en première instance à 9 ans ferme dans le dossier de la filière jihadiste de Strasbourg.
L'information signalée par le renseignement pénitentiaire, qui redoute le prosélytisme des islamistes radicalisés auprès de détenus ayant un profil violent, a conduit la direction de l'établissement à ordonner début septembre son changement de cellule, les deux détenus étant jusqu'alors dans des cellules voisines, a-t-on précisé de même source.
Mais l'homme, qui n'était "ni fiché S ni radicalisé", s'est opposé le lendemain à son transfert, ce qui a déclenché une procédure disciplinaire à son encontre. C'est dans le cadre de cette procédure que le jeune homme de "25, 30 ans environ", selon Fadila Doukhi, délégué régionale FO pénitentiaire, a pu voir les noms des agents, a-t-on ajouté. Convoqué en conseil de discipline, il a pu comme tout prisonnier consulter son dossier. Or, les noms des agents pénitentiaires n'en avaient pas été effacés. "C'est dramatique. Mais ce sont des erreurs qui arrivent, nous sommes humains et nous gérons de l'humain", a ajouté Mme Doukhi, appelant à "ne pas mettre d'huile sur le feu".
- Proche d'un frère de l'un des kamikazes du Bataclan -
"C'est un bug unique en son genre", a assuré la source pénitentiaire en précisant que l'erreur avait été immédiatement constatée et le prisonnier transféré dans la foulée dans un autre établissement sans qu'il ait eu le temps d'entrer en contact avec d'autres détenus.
Interrogé mercredi matin sur RTL, le ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, a expliqué ne pas être au courant des détails, mais s'être "renseigné rapidement". "Il est incarcéré aujourd'hui à Metz. Cela fait partie des éléments qui nous permettent de dire que, d'une part les mesures de protection des personnels qui peuvent être mis en danger en raison de la diffusion de leurs noms ont immédiatement été prises (...) Cela nous montre aussi qu'il faut en permanence que nous renforcions nos systèmes internes de renseignement pénitentiaire", a-t-il dit.
(Avec AFP)
0 Commentaire