Nancy: des bandes rivales s’opposent lors d’une bataille de rue… au marché de Saint-Nicolas
Une violente rixe a éclaté entre une cinquantaine de jeunes samedi à Nancy (Meurthe-et-Moselle) en plein marché de la Saint-Nicolas. Deux commerçants ont été blessés et la polémique gronde sur le dispositif de sécurité mis en place sur l’événement qui attend des milliers de personnes cet hiver.
Une cinquantaine de jeunes se sont opposés lors d’une violente rixe samedi vers 20H devant le marché de la Saint-Nicolas qui a élu domicile dès vendredi sur la Place Charles III près du centre-commercial Saint-Sébastien (le marché est ouvert jusqu’à 21H le samedi soir, NDLR). Selon la police, 47 jeunes hommes se sont battus lors d’une guerre entre bandes rivales – un événement qui semblait plus ou moins organisé au vue de la montée en tension aux abords du village de Saint-Nicolas. D’après nos informations, ce sont les commerçants eux-mêmes qui ont tenté d’empêcher ces hordes de «sauvages» affirme un marchand du village d’entrer dans le périmètre tranquille de l’animation de saison.
Deux commerçants ont été légèrement blessés durant les affrontements en attendant l’intervention de la police nationale qui a pu disperser les jeunes qui semblaient très motivés. Les individus, âgés d’une vingtaine d’années pour la plupart, ont pris la fuite dans une cohue désorganisée tandis que la police a dû faire usage du gaz lacrymogène pour faire fuir les mis en cause. Une seule personne a été interpellée, rapidement relâchée sans poursuites, a-t-on appris de source policière.
- "Heureusement, ce n'étaient pas des terroristes..." -
De nombreux commerçants semblaient médusés dimanche au lendemain de cette invraisemblable bataille de rue. «Certains avaient des armes blanches, ils étaient très déterminés». «Heureusement ce n’étaient pas des terroristes qui attaquaient le village et ses alentours, ça aurait été un carnage» assure un artisan. Dimanche après-midi, la foule était toutefois compacte dans les allées du village de la Saint-Nicolas. L’incident n’aurait pas (encore) eu d’impact sur sa fréquentation. Depuis vendredi après-midi, le marché qui accueille une soixantaine de chalets fait un tabac profitant notamment d’une belle météo et d’un plébiscite renouvelé par ses visiteurs.
La sécurité autour du village et à l’intérieur du marché pose toutefois question. Si les visiteurs n’ont pas été directement pris pour cible, les commerçants s’inquiètent d’autres possibles débordements. Un policier – sous couvert d’anonymat – s’alarme aussi. «Pourquoi n’a-t-on pas mis de barrages filtrants aux entrées et aux rues adjacentes pour s’assurer d’une meilleure tranquillité ? Comme au Livre sur la Place» s’interroge ce gardien de la paix. Il assure que des fouilles et un filtrage ainsi qu’une présence statique de la police à un ou deux endroits de la Place Charles III pourrait dissuader toute agression de ce type. «En plein état d’urgence, une société privée de sécurité ne suffit pas, elle est désarmée face à un tel phénomène de délinquance de rue et le serait encore plus face à un acte terroriste» poursuit le même policier.
La police a en effet mis plusieurs minutes à intervenir, absente visiblement de la place Charles III au moment de l’incident, a-t-on appris auprès de plusieurs commerçants dont le témoignage concorde.
1 Commentaire