A Nancy, la sécurité du marché de Saint-Nicolas inquiète les commerçants

Société

Un plot en béton sur la Place Charles III où se déroule cet hiver le marché de la Saint-Nicolas à Nancy (Meurthe-et-Moselle). (PHOTO: LORACTU.fr)

Juste après l’attaque du marché de Noël de Berlin lundi soir, le ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux a immédiatement annoncé en France le rehaussement de la sécurisation des manifestations françaises. En visite au marché de Noël de Strasbourg (Bas-Rhin) – plus de 2 millions de visiteurs en quatre semaines – M. le Roux a toutefois jugé le dispositif «satisfaisant» assurant qu’il n’est pas nécessaire de le revoir au vu de la batterie de mesures déjà prises depuis son ouverture.

A Nancy (Meurthe-et-Moselle) où la ville fête Saint-Nicolas sur plusieurs marchés notamment sur la Place Charles III (une soixantaine de chalets), la ville avait déjà installé des plots en béton à plusieurs entrées. Le préfet du département en concertation avec le maire avait également déployé des effectifs de police nationale et de militaires du dispositif Sentinelles qui patrouillent de manière mobile dans les rues du centre-ville et dans le marché de Saint-Nicolas.

M. Hénart (UDI) a assuré sur France Bleu ce mardi que "toutes les mesures de sécurité qui étaient possibles [sont prises]. Cela a été un sujet de débat à un moment donné que de trouver que les contraintes étaient bien lourdes" a-t-il assuré. "Les organisateurs du marché, les associations de commerçants ont recruté des vigiles, présents en permanence. La ville, elle, a mis en place des patrouilles fixes de policiers municipaux sur et autour des villages" a-t-il assuré.

- "Toutes les mesures de sécurité qui étaient possibles sont prises" assure le maire -

A l’heure du déjeuner, il était toutefois facile d’approcher le marché de Noël en voiture malgré les plots en béton. Aucune fouille n’est mise en place depuis l’ouverture du marché contrairement au Livre sur la Place en septembre et à l’arrivée du défilé de la Saint-Nicolas sur la Place Stanislas. "Il serait normal que les visiteurs soient palpés et leurs sacs fouillés" assure un commerçant, présent dans son chalet et qui s’est "amusé" à lister les "failles dans la sécurité". "Durant la fête de la gastronomie, les entrées du village étaient filtrées… On a tendance à oublier vite et à se dire qu’il n’y aura pas d’autres drames" regrette une commerçante.

"Les plots en béton sont mis en place aux entrées piéton mais comme on a pu le voir sur les images à Berlin, le camion peut tout détruire sur son passage (…) il suffit de foncer directement dans nos chalets" estime-t-il. Les samedis, jour de grande foule, un autre commerçant assure que des voitures qui pourraient tout à fait être considérées comme suspectes se stationnent aux entrées de la rue des Pont par exemple ou près de l’arrêt de bus face au marché couvert. "A ces endroits, la foule est présente et dense" estime-t-il. "Oui, on voit la police circuler mais cela n’a rien à voir avec Strasbourg ou au week-end de la Saint-Nicolas, pourtant il y a du monde dans les rues les samedis et dimanches de décembre" poursuit un autre commerçant.

- Des plots en béton mais pas de fouille -

"On n’en fera jamais assez" assure l’adjoint à la sécurité et ancien juge antiterroriste Gilbert Thiel qui estime que "le maximum a été réalisé sur les festivités de la Saint-Nicolas dont ce marché qui s’achève au Nouvel An. "Le risque zéro n’existe pas" rappelle M. Thiel qui note aussi que la ville a mis en place des plots en béton aux entrées de la Place Stanislas et dans le centre-ville.

De 12H à 13H ce mardi, au lendemain de l’attentat de Berlin, nous n’avons pas croisé un seul policier en uniforme ou militaire du dispositif Sentinelles sur la Place Charles III où la foule était parsemée. "Normal un jour de semaine, aucun effet attentat" assurent en chœur des commerçants.