| Edito |
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Hauts-fourneaux de Florange : vers l’extinction des feux ?
Par Nicolas ZAUGRA, Rédacteur en chef de LOR'Actu.fr
Photo : Morgan Bietry/ LOR'Actu.fr
Alors que Libération affirme jeudi que le groupe ArcelorMittal va fermer sous peu les hauts-fourneaux de Florange, le ministre du Redressement Productif est attendu sur place vers 16h.
L’attente est forte. Depuis 14 mois, les syndicats se battent pour demander le redémarrage des hauts-fourneaux de Florange. Entre temps deux échéances électorales, la présidentielle qui a permis l’alternance droite gauche et les législatives qui a offert une majorité à François Hollande. Depuis son élection, le Président de la République qui a confié le portefeuille de l’industrie ou du « redressement Productif » à Arnaud Montebourg voit se succéder les dossiers.
A Florange, le gouvernement doit faire face à un groupe étranger : Mittal. Son siège est au Luxembourg, son P-DG à Londres et son plan sans pitié. Né du rachat en 2006 par l’indien Mittal du groupe franco-hispano-luxembourgeois Arcelor, ArcelorMittal est aujourd’hui le premier groupe de sidérurgie. Il emploie 260 000 personnes à travers le monde et a réalisé un chiffre d’affaires record de 73 milliards d’euros en 2011. En Moselle, sur son site de Florange qui compte la filière chaude (deux hauts fourneaux) et une filière froide du traitement de l’acier, le groupe emploie 2 600 personnes dont 550 menacés par la fermeture annoncée de Florange.
« Une nouvelle positive »
Photo : Frédéric Henry/ LOR'Actu.fr
Très attendu par les syndicats, Arnaud Montebourg qui sera accompagné par Aurélie Filipetti, devrait annoncer le vote prochain de la loi promise par François Hollande durant la campagne. Celle-ci obligera les grands groupes à céder l’outil industriel qu’ils veulent fermer à un repreneur. L’Etat jouera un grand rôle dans ce nouveau dispositif. Par ailleurs, selon des proches de Montebourg, le ministre n’a prévu de venir à Florange uniquement pour annoncer « une nouvelle positive ».
Difficile toutefois de croire au redémarrage des hauts-fourneaux par Mittal lui-même. Selon Libération qui ne cite pas de sources, le géant indien a déjà annoncé au gouvernement français sa volonté de fermer Florange très rapidement. Il semble donc peu probable que Montebourg annonce la cessation des hauts-fourneaux à un futur repreneur car les négociations ne sont pas encore terminées. Hollande devrait rencontrer Mittal ce vendredi selon son secrétariat général. Enfin, le groupe industriel a refusé de vendre au gouvernement belge ses hauts-fourneaux de Liège qui vont fermer. Un exemple belge qui pourrait se reproduire en France.
Les syndicats, eux, veulent une solution pour les 550 salariés de la filière chaude de Florange. Interrogé ce jeudi matin par l’AFP, Walter Broccoli (Force Ouvrière) a assuré qu’il est « urgent d’attendre et d'écouter ce qu’a à nous dire Arnaud Montebourg » attendu ce jeudi en Moselle.
Pour mémoire, un rapport indépendant (Faure) commandé par le gouvernement et présenté à Bercy aux syndicalises affirme que le site de Florange est « fiable, viable et rentable » si des investissements sont réalisés.