Sidérurgie: l'usine Tata Steel d'Hayange en vente, 450 emplois en jeu
Tata Steel UK négocie avec Greybull Capital pour lui vendre des activités en Europe, notamment l'usine française d'Hayange (Moselle).
La filiale britannique du sidérurgiste indien Tata Steel est entrée en négociations exclusives avec le fonds d'investissement Greybull Capital. Elle souhaiterait lui vendre des activités en Europe, dont l'usine française d'Hayange. Greybull Capital est un fonds d'investissement basé au Royaume-Uni, qui possède des participations dans des entreprises de secteurs variés en Europe et aux États-Unis. Les deux partenaires ont signé une lettre d'intention et négocient la vente de ces activités, qui emploient 4 700 personnes, essentiellement au Royaume-Uni mais aussi à Hayange en Moselle, selon un communiqué.
Sont concernés des sites de production de produits longs, souvent utilisés en construction ou pour les chemins de fer. L'usine d'Hayange est ainsi spécialisée dans la fabrication de rails. "Nous traversons une période extrêmement critique pour l'ensemble du secteur et nous avons travaillé dur pour explorer toutes les possibilités pouvant offrir un avenir à l'activité de produits longs en Europe", a expliqué Karl Koehler, le directeur général de Tata Steel en Europe. "Nous allons maintenant engager des négociations détaillées avec Greybull Capital. Il est trop tôt pour préjuger avec certitude de l'issue potentielle de ces discussions", a-t-il ajouté.
Crise de la sidérurgie
Cette annonce intervient alors que la sidérurgie britannique est en pleine crise, avec des milliers de suppressions d'emploi annoncées ces derniers mois, les entreprises blâmant notamment l'importation de produits chinois bon marché. Les syndicats britanniques ont aussitôt réagi positivement à cette annonce. "Nous saluons l'intérêt manifesté par Greybull pour assurer un avenir aux produits longs en dehors de Tata", a déclaré Roy Rickhuss, secrétaire général du syndicat de sidérurgistes Community. "Bien sûr, le diable sera dans les détails de l'accord et nous allons chercher à avoir des discussions supplémentaires avec Tata Steel et Greybull pour comprendre pleinement leurs intentions et les implications pour les sidérurgistes", a-t-il ajouté.
Le maire en appelle à l’Etat, "craignant un drame industriel"
"L’annonce de la vente prochaine de l’usine Tata Steel d’Hayange à un fonds de pension britannique est une nouvelle très inquiétante pour le maintien de l’emploi et des activités de cette usine en Moselle" s’inquiètent le maire (FN) d’Hayange et Florian Philippot, vice-président du parti et chef de file du Front national au Conseil régional.
Pour eux, "l’expérience a montré que les fonds de pension anglo-saxons n’avaient aucune considération pour l’emploi ni aucun savoir-faire dans la gestion ou le développement des sites industriels" Le Front National "appelle en conséquence l’Etat à intervenir immédiatement pour protéger nos intérêts industriels et éviter qu’une nouvelle usine ne tombe entre les mains d’un fonds de pension prédateur".
"Employant près de 500 personnes, l’usine est une usine modèle qui a su trouver son équilibre en dépit d’un climat économique déprimé et d’une concurrence internationale exacerbée. La préserver est donc un impératif absolu" assurent les deux responsables frontistes.
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