Tata Steel à Hayange: le maire FN demande à l'Etat "d'intervenir"
Le maire d'Hayange appelle l'Etat à agir après l'annonce de la vente de l'usine sidérurgique Tata Steel qui se trouve sur sa commune. L'élu FN craint que le nouvel acheteur fasse des coupes sociales. 450 emplois sont en jeu.
Le maire FN d'Hayange (Moselle) Fabien Engelmann a demandé mardi à l'Etat d'"intervenir pour éviter un nouveau drame industriel", après l'annonce par Tata Steel de négociations avec un fonds d'investissement pour la vente de ses activités en Europe, dont son usine mosellane.
La filiale britannique du sidérurgiste indien Tata Steel a annoncé être entrée en négociations exclusives avec Greybull Capital pour lui vendre des activités en Europe, dont l'usine d'Hayange, spécialisée dans la fabrication de rails et qui emploie quelque 450 personnes. C'est "une nouvelle très inquiétante pour le maintien de l'emploi et des activités de cette usine en Moselle", a estimé le maire d'Hayange, dans un communiqué cosigné par le numéro deux du Front national et candidat malheureux aux élections régionales dans le Grand Est, Florian Philippot.
"L'expérience a montré que les fonds de pension anglo-saxons n'avaient aucune considération pour l'emploi" a-t-il ajouté. "Le Front national appelle en conséquence l'Etat à intervenir immédiatement pour (...) éviter qu'une nouvelle usine ne tombe entre les mains d'un fonds de pension prédateur".
Greybull Capital n'est pas un fonds de pension, mais un fonds d'investissement britannique - une différence peu notable, a affirmé le maire d'Hayange à l'AFP: "C'est quasiment pareil. Ils ne viennent pas pour rien, ils viennent pour faire du nettoyage, pour amplifier leurs profits. Nous craignons une nouvelle vague de licenciements".
L'Etat va devoir se prononcer sur la vente de l'usine
"On demande que l'Etat joue son rôle d'Etat protecteur", a ajouté M. Engelmann. "L'Etat pourrait, pourquoi pas, investir dans des actions chez Tata Steel pour avoir la mainmise dans cette société".
Bercy devra, quoi qu'il en soit, se prononcer sur la vente de l'usine, en vertu du "décret Alstom", adopté en mai 2014 qui élargit notamment à l'énergie et aux transports le droit de veto du gouvernement en cas de visées étrangères sur des entreprises stratégiques françaises.
Depuis plus d'un an, les employés de l'usine d'Hayange savent que celle-ci doit être vendue. De précédentes discussions, avec un financier américain, Gary Klesch, avaient échoué début août, a rappelé Grégory Zabot, secrétaire CFDT du CE de l'usine. Greybull Capital, "c'est un investisseur, ce n'est pas un fonds de pension. Ils ont des fonds propres", a-t-il dit. "On n'est pas inquiets. Mais pas rassurés non plus : on ne sait pas ce qu'ils vont faire de nous".
(Avec AFP)
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