VIDEO. Nucléaire: Le Luxembourg prêt à payer pour la fermeture de Cattenom

Thionville - 12/04/2016 09h59 - mis à jour le 12/04/2016 10h27

Lu 7 191 fois - LORACTU.fr La Rédaction

VIDEO. Nucléaire: Le Luxembourg prêt à payer pour la fermeture de Cattenom

Le Premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel, a fait savoir à Manuel Valls lundi qu’il était prêt à cofinancer la reconvertion de la centrale nucléaire de Cattenom (Moselle) en cas de fermeture. Le pays demande depuis plusieurs années l’arrêt de l’activité de la sixième centrale nucléaire la plus puissante du monde.

Le Luxembourg fait un pas de plus contre la centrale nucléaire de Cattenom, en Moselle, distante d’une dizaine de kilomètres de sa frontière. Le chef du gouvernement luxembourgeois qui recevait Manuel Valls lundi lors d’un bref déplacement a fait savoir qu’il souhaitait toujours l’arrêt de la centrale nucléaire qui est l’une des plus puissantes de de la planète.

Xavier Bettel a déclaré lundi que le "plus grand souhait" du Grand Duché était que la France "ferme" la centrale nucléaire de Cattenom, se disant prêt pour cela à "s'engager financièrement". Lors d'une conférence de presse commune avec le Premier ministre français Manuel Valls, M. Bettel a évoqué la question de cette centrale nucléaire située en Lorraine et qui selon lui, en cas de problème, "rayerait le Grand Duché de la carte". "Notre plus grand souhait serait que Cattenom ferme", a-t-il insisté.

Il a assuré avoir "signalé" à son homologue français que le Luxembourg était "conscient des emplois" en danger si la centrale fermait. Le petit pays "serait prêt à s'engager financièrement dans un projet qui doit être transfrontalier - pourquoi pas aussi avec la Sarre ou la Rhénanie Palatinat - de faire un projet à Cattenom qui soit différent de celui du nucléaire". Cattenom est un site qui nous fait peur, a également insisté M. Bettel qui avait déjà signifié sa volonté de voir s’arrêter Cattenom à François Hollande l’année dernière lors d’une visite du chef de l’Etat au Luxembourg.

- "Cattenom nous fait peur", selon Xavier Bettel -

Observant néanmoins que le choix de la France en termes de fermeture de centrales nucléaires était "souverain", il a précisé que ça pouvait "inciter" les autorités françaises de "savoir que le voisin luxembourgeois sera prêt à mettre la main à la pâte pour aider un tel projet". "Le message est passé", a répondu Manuel Valls, en rappelant l'engagement de la France de "réduire la part du nucléaire dans la production électrique d'ici à l'horizon 2023 de 75 à 50%". De son côté, François Hollande avait opposé une fin de non recevoir à la demande du Luxembourg assurant qu’il n’était pas question de fermer Cattenom.

Seule la fermeture de la centrale de Fessenheim, située près de la frontière franco-allemande en Alsace dans la région Grand-Est est en débat en France. Dimanche, la ministre de l'Environnement Ségolène Royal a annoncé être en train de travailler à la "mutation du site" avec l'Allemagne. "Ce que les Allemands ont proposé, c'est de travailler sur la valorisation du territoire pour installer une usine Tesla ou une usine de construction de la troisième génération de batteries", a-t-elle indiqué.

Pour la centrale de Cattenom, l’exploitant du site EDF avait indiqué qu’il allait exploiter la centrale au moins jusqu’en 2042.