Fermer la centrale de Cattenom est "une rumeur", répond Ségolène Royal
La ministre de l’Environnement a assuré ce mardi à l’Assemblée nationale qu’elle n’avait pas l’intention de demander la fermeture de la centrale nucléaire de Cattenom (Moselle) malgré ses propos rapportés par l’ambassadeur du Luxembourg. Le pays, opposé à la centrale, s’était réjouit d’une telle annonce.
Interpelée par le député (UDI) de la Moselle et président du département Patrick Weiten, la ministre a rejeté l’idée de fermer la centrale nucléaire de Cattenom. «Pouvez-vous nous donner la position claire et précise du Gouvernement sur l’avenir de Cattenom ? Et plus généralement sur le devenir du parc nucléaire français ?» a demandé le parlementaire centriste qui s’adressait à Manuel Valls. Absent de l’hémicycle, pour cause de voyage à Israël, c’est Ségolène Royal qui s’est chargée de répondre.
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«Ce sont des sujets suffisamment sérieux pour que les différentes prises de positions ne s’appuient pas uniquement sur des rumeurs mais sur des déclarations en bonne et due forme», a répondu la ministre de l’Environnement qui a démenti les propos de l’ambassadeur du Luxembourg. «La semaine dernière, le ministre de l’Environnement annonçait vouloir fermer, parmi les 6 centrales nucléaires frontalières : celles de Fessenheim, de Bugey et celle de Cattenom, en Moselle. Outre le fait que cette annonce a été faite au détour d’un petit-déjeuner avec des ambassadeurs, je m’étonne qu’une telle nouvelle n'ait fait l’objet d'aucune concertation locale préalable : d’autant plus que c’est bien la 1ère fois que le Gouvernement mentionne la fermeture de Cattenom» a fustigé M. Weiten, qui avait pris position pour un maintien de l’activité de la centrale nucléaire.
«Le groupe EDF a déjà engagé le chantier du grand Carénage, estimé à 3,5 milliards d'euros, et dont l’un des objectifs est de prolonger l'exploitation de la centrale de Cattenom au moins jusqu’en 2042», selon M. Weiten.
«Il est vrai que nous avons un certain nombre de centrales nucléaires le long de nos frontières et que nos amis européens limitrophes régulièrement posent des questions» a poursuivi Ségolène Royal à l’Assemblée nationale. Pour elle il appartient à l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) de décider du maintien ou non des centrales nucléaires. «Et c’est en toute transparence que les décisions seront prises avec l’entreprise EDF» a poursuivi Mme Royal.
- Le Luxembourg s'était réjouit d'une annonce de fermeture -
Ségolène Royal aurait ainsi assuré mardi dernier lors d’une réunion avec les ambassadeurs étrangers que la priorité de la France est de fermer les réacteurs nucléaires installés le long des frontières luxembourgeoises, allemandes et suisses, a rapporté l’ambassadeur du Luxembourg en France sur le réseau social Twitter. "Priorité sera donnée à la fermeture des réacteurs frontaliers: Fessenheim, Bugey et Cattenom" a dit Mme Royal, selon l’ambassadeur qui a assisté à cette réunion. Des propos immédiatement salués par le Luxembourg et l’Allemagne, notamment Xavier Bettel qui avait demandé à Manuel Valls de fermer Cattenom.
Fermeture de Cattenom: Xavier Bettel se réjouit de la position de Royal
A l’inverse, de nombreux élus locaux – sauf à EELV – avaient dénoncés les propos de Mme Royal. A droite, à gauche ou au FN, les parlementaires ou maires du secteur de Cattenom et du département estimaient que cette centrale est importante pour les retombées économiques et l’emploi. 3
La seule centrale «certaine» d’être fermée d’ici 2017 est celle de Fessenheim (Haut-Rhin) tandis qu’un bras de fer s’est engagé entre l’Etat et son exploitant EDF sur le montant de l’indemnisation en vue de sa fermeture anticipée. Royal proposerait entre 80 et 100 millions d’euros, une somme largement inférieure aux estimations comprises entre 1 et 3 milliards d’euros.
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