04/02/2013 |
Un scandale ? Suite à l’arrêt des hauts-fourneaux de Florange (Moselle), le groupe ArcelorMittal pourrait empocher des millions d’euros. Alors que l’Etat doit mettre la main à la poche pour l’indemnisation des salariés au chômage partiel, l’industriel profite de la fermeture de Florange.
Les métallos d’ArcelorMittal de Florange, du Luxembourg ou encore de Liège se réuniront le 6 février prochain pour manifester devant le Parlement européen de Strasbourg. Ils demanderont à l’Europe d’agir dans le dossier Mittal. Du côté de Florange, en Lorraine, une autre (mauvaise) nouvelle ne va pas réjouir salariés et syndicalistes. « Lorsqu'une installation a cessé ses activités, l'État membre concerné ne lui délivre plus de quotas d'émission à compter de l'année suivant la cessation des activités » selon la commission européenne cité par le site Bastamag.net.
Un geste de l’Europe ?
Les faits. En fait, un quota gratuit de 3,8 millions de tonnes de CO2 de permis à polluer pour le site de Florange a été alloué par l’Etat français. Le fait que les deux hauts-fourneaux mosellans sont à l’arrêt permet à ArcelorMittal de ne plus émettre de CO2. Ainsi, il peut vendre ses « quotas » de droit à polluer à d’autres acteurs industriels (10 000 au total sur le sol européen) A 5 euros la tonne de CO2, le groupe indien va empocher 19 millions d’euros en 2013 selon le même site internet.
Grâce à son inactivité, la filière chaude de Florange a également rapporté du cash à l’entreprise en 2009, 2010 et 2011. Au total, la multinationale a accumulé 140 millions de dollars de gain en 2010 et 93 millions de dollars en 2011 sur l’ensemble de ses sites. La CFDT quant à elle avait déjà tiré la sonnette d’alarme pour que l’Etat mette « un terme au « pillage » orchestré par Mittal. L’État français ne peut plus accepter de payer avec l’argent public le chômage partiel, ne pas broncher sur les quotas de CO2 non utilisés et vendus en bourse sans oublier les multiples exonérations d’impôts accordées à Mittal ». Du côté des pouvoirs publics justement, Arnaud Montebourg a assuré que le dossier d’ArcelorMittal se jouait désormais au niveau européen. Le ministre français, le ministre de l'Economie du gouvernement wallon, Jean-Claude Marcourt, et leur homologue luxembourgeois, Etienne Schneider vont évoquer ce « scandale du carbone » le 12 février devant la Commission européenne. Pas sûr qu’ils soient entendus. Le procédé d’ArcelorMittal est tout-à-fait légal.
Alors, pourquoi s'en priver....hein ? Face à la puissance financière de certains groupes industriels, il semblerait que les Etats soient totalement impuissants à gérer certaines anomalies économiques. Ce n'est pas Mittal qui a inventé les "permis à polluer". Ceux sont les technocrates de Bruxelles !
Mais, quel est le poids des gouvernements dans cette Europe ultra-libérale ?
Ceci dit l'idée première était de limiter les émissions de CO2 mais aussi de gagner beaucoup d'argent au niveau des états et cela aurait bien marché (avec une demande forte en CO2) si la crise n'avait pas inversée le système.
Libre maintenant aux gouvernements de se réunir à Burxelles et de demander un aménagement voir une suppression du système.
Mais les sommes en jeu sont trop faibles... on parle d'un gain de 18 millions d'euros pour Florange (à vérifier) alors qu'un "petit investissement" en sidérurgie s'élève à +/- 200 millions pour un site et que la dette financière accuméle par Mittal s'élève à plus de 18 milliards d'euros !
C'est donc une goutte d'eau et ce n'est pas ce qui va sauver Mittal....