Un lorrain touché par le combat des salariés d’ArcelorMittal à Florange vient de lancer un jeu-vidéo où dans la peau d’un ouvrier vous devez battre Mittal. «Kill Mittal» n’inciterait pourtant pas à la violence…

Tout est dans le titre. «Kill Mittal» ou tuer Mittal en Français. L’objectif du jeu-vidéo est de s’insérer dans la peau d’un ouvrier d’ArcelorMittal à Florange et lutter contre M. Mittal pour sauver son emploi. Il faut tout faire pour empêcher la fermeture de son usine. Créé par un game-designer lorrain, ce jeu-vidéo n’appellerai pas à la violence ou à la haine malgré son titre explicite. «Mes héros sont ceux qui luttent» affirme le concepteur du jeux-vidéo dans sa bande annonce diffusée sur Youtube.

Le boss Mittal représenté par un robot

«Quand les négociations ont toutes échouées, une seule solution… Kill Mittal» dit par ailleurs la bande-annonce de présentation. De la Cour de l’Elysée en passant par une usine ou encore des plateaux de télévision, le but est d’éliminer ses ennemis par la force avec toute sorte d’objets. Policiers, agents de sécurité notamment. «Le jeu adopte volontairement un style un peu "dessin animé", il n'y a aucune goutte de sang. Quand on jette des objets sur les policiers ils se protègent toujours, on ne les voit jamais subir de dégât... On est loin d'un jeu de torture et de séquestration»a précisé Alexandre, le concepteur de ce jeu pas comme les autres au magazine spécialisé L’Usine Nouvelle qui précise que c’est la première fois qu’un jeu-vidéo s’inspire d’un conflit social. Pour le designer, les jeux actuels font trop appel à un esprit capitalistique où le but est de s’enrichir virtuellement.

La fin du jeu consiste à battre Mittal. Le boss final, un Lakshmi Mittal représenté par un robot en costume doit être «achevé» par un ouvrier, certainement inspiré par Edouard Martin, le leader syndicaliste CFDT symbole de Florange. Ce jeu lancé la semaine dernière se joue sur PC, directement sur internet sans téléchargement. Un clavier et une souris suffisent. Le jeu est gratuit. Plus d’infos : www.killmittal.com

A noter qu’en ce moment, les 629 salariés des hauts-fourneaux de Florange négocient leur reclassement après l’annonce de la fermeture par ArcelorMittal de la filière chaude. Pas satisfaits de la tournure des discussions, les syndicats bloquent la gare servant de centre névralgique pour l’entrée des matériaux.