Lorraine. Parents pédophiles jugés: la mère de famille reconnaît une "certaine excitation"
Le procès d’Assises dans les Vosges se poursuit. Un couple de parents et un père de famille sont jugés jusqu’à vendredi pour avoir échangé leurs enfants en échange de faveurs sexuelles dans le cadre de fantasmes échangistes. Les mineurs étaient violés lors de séances de sexe entre adultes.
Deux hommes et une femme comparaissent depuis mardi devant la cour d'assises des Vosges pour viol et agressions sexuelles de leurs enfants. Les trois accusés, un couple originaire des Vosges parents de deux garçons, et un homme domicilié en Charente, père de deux fillettes, étaient rentrés en contact via un site de rencontres échangistes en 2012.
Peu après, le père des petites filles, divorcé, aurait livré à plusieurs reprises son aînée, 5 ans à l'époque, à l'homme en "échange" de sa femme. Le Charentais est poursuivi pour complicité de viol. Il est aussi accusé d'agression sexuelle de ses deux filles, et de viol de la plus grande. La cadette avait 2 ans à l'époque des faits. Âgés de 37 et 35 ans, le couple vosgien est accusé d'agression sexuelle de ses deux garçons, aujourd'hui âgés de 11 et 14 ans. Les trois accusés sont également poursuivis pour détention d'images à caractère pédo-pornographiques.
En septembre 2012, l'homme du couple de Vosgiens avait confié son attirance pour les mineurs au cours d'une discussion sur un site internet échangiste avec un autre couple. L'administrateur du site avait alerté la gendarmerie à l'issue de cette conversation ce qui avait permis l'ouverture d'une enquête. Les accusés encourent une peine de 20 ans de réclusion. "Les pulsions avaient repris le dessus" a-t-il concédé lors de la première journée d'audience mardi après-midi. Lors de cette conversation, il aurait confié au bout de quelques minutes que ses motivations sexuelles concernaient des enfants. Selon l'instruction, il aurait dit à un internaute qui a permis d'effectuer un signalement, qu'il cherchait des personnes pour des relations sexuelles mais uniquement en présence de mineurs.
"Des pulsions qui prenaient le dessus"
Les faits se sont déroulés dans les Vosges, dans un petit village près de Remiermont. PHOTO : GOOGLE STREET VIEW/ LORACTU.fr
En garde à vue, la femme avait avoué aux enquêteurs que son mari avait violé leur fils âgé de 11 ans, déficient mental, ainsi qu'une fillette de 5 ans, livrée par son père, un Angoumoisin, rencontré sur internet. Interpellé, ce dernier, âgé également d'une trentaine d'années, avait expliqué aux gendarmes que le Vosgien l'avait convaincu de violer sa propre fille en filmant la scène, puis de se rendre dans les Vosges pour livrer la fillette. Père de trois enfants, ce Charentais est présenté comme «inséré et sans histoires». «Il reconnaît les faits. Il a pleinement conscience de la gravité de ses actes et il en est horrifié. Il a la volonté de travailler sur lui pour comprendre et fournir des explications», avait déclaré son avocat, Me Rémi Stéphan à l’issue de sa mise en examen et de son placement en détention provisoire fin 2012.
Devant la Cour d'assises, il a de nouveau assumé les faits, se défendant de "pulsions". Il a également assuré ne "pas se rendre compte" de ses demandes au moment des conversations puisqu'il était "très excité" par ses fantasmes qu'il a finalement pu réaliser.
Dans les Vosges, la mère «avait mis son mari sur un piédestal, elle a été complètement manipulée», avait plaidé l'avocate de la suspecte, Me Farida Ayadi. Les trois suspects avaient été mis en examen pour viols sur mineurs de moins de 15 ans par un juge d'instruction d'Epinal, avant d'être écroués.
La femme également mise en cause
Selon les conclusions de l’infirmation judiciaire ouverte à Epinal, l’homme originaire de Charente livrait sa fillette de 5 ans au vosgien aux pulsions pédophiles en échange de relation sexuelle avec l’épouse. Selon les enquêteurs, le couple vosgien s’est également livré à des attouchements sexuels sur ses deux enfants devant une webcam.
L’homme originaire de Charente est aussi accusé d’avoir violé sa propre fillette âgée de 5 ans à l’époque des faits et d’avoir agressé sexuellement sa seconde fille âgée d’à peine deux ans. Si pendant l'enquête, la femme avait affirmé ne pas être mêlée aux viols et aux agressions sexuelles mais être uniquement sous l'influence de son mari pédophile, le premier jour de procès a mis en évidence sa participation à ces séances sordides. Elle aurait pratiqué des "fellations" sur ses propres garçons.
Mercredi, elle reconnaît avoir été excitée par ces viols
L’audience de mercredi s’est concentrée sur les motivations du couple de parents des Vosges mais aussi le père de famille originaire de Charente. Les jurés ont également fait face à la mère de famille qui affirmait au tout début de l’enquête en 2012 qu’elle n’était pas mêlée aux viols mais sous l’emprise de son compagnon. Hier, le procès a mis en évidence sa grande implication.
Durant l’audience, le couple qui vivait ensemble depuis six ans a reconnu une certaine lassitude dans sa vie sexuelle, d’où la recherche de nouvelles pratiques. Dans les Vosges, c’est l’homme qui a confié à sa compagne et mère de ses enfants avoir envie de tester des pratiques pédophiles. Dans un premier temps, la femme avait affirmé être sous l’emprise de son conjoint mais a finalement reconnu «une certaine excitation» dans ces pratiques. Un plaisir qui provenait notamment dans le fait d’assouvir les fantasmes de son compagnon. Du côté du Charentais, il a confié qu’après son divorce, il a pu assouvir ses fantasmes pédophiles d’abord en consultant des sites pédopronographiques puis s’en est pris à ses filles avant de se laisser à aller à des séances d’échangisme mêlant adultes et mineurs.
Le verdict de ce procès hors-norme est attendu vendredi soir.
(Avec AFP)
0 Commentaire