Un contrôleur SNCF accusé de viol sur une jeune passagère de 22 ans
Un contrôleur de la SNCF est poursuivi devant la Cour d’Assises pour viol sur une jeune passagère. Il avait déjà été violé à deux reprises une autre passagère en 2008.
Déjà reconnu coupable du viol d'une passagère en juillet 2008 dans le Lyon-Strasbourg, à deux reprises, un ancien contrôleur de la SNCF comparaît lundi à Epinal une troisième fois devant les assises pour ce crime qu'il a toujours nié.
Jean-Michel Ancel, 61 ans aujourd'hui, avait été condamné à 8 ans d'emprisonnement par la Cour d'assises du Bas-Rhin, à Strasbourg en 2010, puis à 6 ans d'emprisonnement lors de son procès en appel, devant les assises de Colmar deux ans plus tard.
Une première condamnation annulée pour des erreurs de procédure
Mais, en décembre 2013, la Cour de cassation a annulé cette seconde décision, au motif que, lors du procès, la présidente de la Cour d'assises n'avait pas donné lecture exhaustive des éléments à charge et à décharge qui pesaient contre l'accusé, de même qu'elle avait omis de faire part des motivations qui avaient conduit à sa première condamnation.
Or, ces manquements sont contraires au droit à un procès équitable, principe protégé par la Convention européenne des droits de l'Homme, et sont de nature à entacher de nullité la décision de la Cour d'assises, ont estimé les hauts magistrats.
Devant la Cour d'assises des Vosges, à Epinal, les jurés populaires devront à nouveau trancher entre la version de la partie civile, 22 ans au moment des faits, qui affirme que le contrôleur l'a violée dans un compartiment, et celle du contrôleur, qui ne reconnaît que des attouchements consentis.
La star du barreau, Me Eric Dupond-Moretti défend le contrôleur
Les faits avaient eu lieu le 17 juillet 2008, dans un train Lyon-Strasbourg, où M. Ancel, alors à trois mois de la retraite, était le seul contrôleur à bord. Marié et père de famille, il a soutenu lors de ses deux précédents procès que la jeune femme l'a masturbé sans qu'il ait eu besoin de la forcer.
Bien que son empreinte génétique ait été retrouvée dans le vagin de la victime, il a constamment réfuté toute pénétration, en contestant la qualité des prélèvements réalisés par les experts.
De même, sa défense, désormais assurée par Me Eric Dupond-Moretti, a régulièrement pointé des changements dans la version donnée des faits par la victime. Une experte psychologue qui avait examinée l'accusatrice après les faits avait notamment décrit "une jeune femme en désarroi, avec un tableau traumatique crédible", mais "qui peut aussi avoir recours à l'imaginaire pour contourner ses difficultés".
Le verdict est attendu mardi soir. L'accusé encourt une peine de 20 années de réclusion criminelle.
(Avec AFP)
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