Surirradiés d'Epinal : la justice se prononce en appel ce jeudi après-midi

Vosges - 02/04/2015 08h22
LORACTU.fr La Rédaction
Surirradiés d'Epinal : la justice se prononce en appel ce jeudi après-midi
Faits Divers
L'hôpital d'Epinal (Vosges) où s'est joué le scandale des surirradiés, la plus grande affaire d'erreur médicale en France.

La cour d'appel de Paris se prononce, jeudi après-midi 2 avril, sur le scandale sanitaire des surirradiations à l'hôpital jean Monnet d'Epinal, pire accident de ce type jamais enregistré en France, pour lequel l'accusation a requis de la prison ferme contre deux médecins et un radiophysicien.

Les deux médecins, Jean-François Sztermer, 66 ans, et Michel Aubertel, 64 ans, avaient été condamnés en janvier 2013 à quatre ans de prison, dont dix-huit mois ferme, et le radiophysicien Joshua Anah, 57 ans, à trois ans, dont dix-huit mois ferme. 

Les deux médecins avaient également été condamnés à 20 000 euros d'amende et à la radiation à vie et le radiophysicien à 10 000 euros d'amende et cinq ans d'interdiction d'exercer. Les trois hommes avaient fait appel et au nouveau procès, fin 2014, l'accusation avait demandé la confirmation de ces peines, jugeant qu'ils s'étaient bien rendus coupables « d'homicides et blessures involontaires » et dénonçant leurs « négligences », « nonchalance » et « dissimulation ».

Près de 450 patients, principalement traités pour des cancers de la prostate, avaient été victimes de surirradiations dans l'établissement entre 2001 et 2006, lors de deux incidents distincts. Douze patients sont morts, et beaucoup souffrent de séquelles très graves. Une première erreur de paramétrage d'un nouveau logiciel de dosimétrie avait conduit à la surirradiation de 24 patients entre 2004 et 2005. 

"Huit ans que l'on se bat"

Une seconde erreur a été liée à la non-prise en compte dans la dose totale de rayons reçus par les patients des quantités administrées lors des contrôles préalables au traitement lui-même et destinés à vérifier le positionnement du corps du patient, dont les victimes seront au nombre de 424. Un rapport avait mis en lumière une chaîne de défaillances : bâtiment vétuste, difficultés d'organisation d'un service travaillant en vase clos et déléguant le suivi des patients à des médecins non spécialistes, manipulateurs peu ou mal formés sur un logiciel en anglais, etc.

« Ça fait quasiment huit ans que l'on se bat et que l'on attend, on aimerait bien que ça s'arrête », a déclaré Philippe Stabler, président de l'association des victimes, rappelant que celles-ci n'avaient pas été « preneuses » de ce deuxième procès. Une quinzaine de victimes devraient être présentes pour entendre l'arrêt de la cour d'appel. Contrairement aux cinq semaines d'audiences, cette lecture ne sera pas retransmise en direct au palais de justice d'Epinal.

Ce procès en appel ne concernait pas quatre autres prévenus relaxés en première instance de non-assistance à personne en danger : l'ex-directrice de la DDASS des Vosges, l'ancien directeur de l'agence régionale d'hospitalisation de Lorraine, la directrice de l'hôpital et l'établissement lui-même comme personne morale. Le parquet n'avait pas fait appel de ces relaxes.

(Avec AFP)

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