05/07/2012 |
Après l’annonce de difficultés financières vécues par le parc d’attractions de Maizières-lès-Metz (Moselle), les salariés tirent la sonnette d’alarme. Parmi les saisonniers, de nombreux employés ont reçu leur paie avec près d’un mois de retard. Des retards déjà vécus en 2011 qui s’aggravent cette année. Walygator se porte très mal, la fréquentation baisse et les caisses sont presque vides. Notre reportage en vidéo.
Les salariés du parc d’attractions Walygator attaquent les patrons pour salaires non payés ou payés très en retard. Ils dénoncent des procédés « organisés », des conditions de travail et de sécurité « douteuses ». Déjà quatre saisonniers se sont tournés vers la CGT de Moselle qui prend le dossier très à cœur. « C’est un système organisé » affirme Joseph Schwartz, secrétaire général CGT Moselle « on est venu nous rapporter à plusieurs reprises des salaires non payés ou payés au compte-gouttes depuis la saison dernière ! On a le droit de demander des explications pour que cette société tourne correctement en respectant ses salariés ». Selon les saisonniers qui attaquent, l’argument de la météo ne tient plus. « L’année dernière c’était des problèmes de banque, maintenant c’est la météo ! » s’insurge l’un d’entre eux. « On a reçu nos acomptes en billets de 5 euros dans une enveloppe… » détaille-t-il. « Les propriétaires du parc ont assuré des emplois pendant 6 ans, il faut le reconnaître, mais il doit continuer. Aujourd’hui Didier Le Douarin rachète de nombreux établissements de nuit, et il devrait encore en faire l’acquisition mais ne se soucie pas des salariés de son parc » dit la CGT lors d’une réunion avec les salariés qui portent plainte contre la direction de Walygator. En effet les soudains rachats de boîtes de nuit et cabaret (Cotton Club, Absolute, Club 1900…) en difficultés financières à ce moment-là laissent dubitatifs les salariés et le syndicat.
Le Préfet de Lorraine sera alerté
Le syndicat qui n’est pas représenté au parc de loisirs (selon eux aucune élection ne s’est faite pour que les salariés aient un délégué syndical) veut aller plus loin. D’une part il va saisir le Procureur de la République de Metz pour surveiller les comptes du parc. Selon nos informations, il s’est engagé à le faire lors d’une rencontre avec les quatre salariés procéduriers. Le préfet sera aussi alerté « car des subventions publiques sont accordées au parc » selon la CGT. Elle informera aussi l’inspection du travail sur les conditions de travail des salariés du parc et demandera une action concrète en leur faveur.
Enfin, une distribution de tract, une mini « manifestation » et une conférence de presse seront organisés aux portes du parc la semaine prochaine annonce la CGT Moselle. « Une minorité de salariés est venu nous voir, il faut mobiliser ». En effet, elle veut sensibiliser l’opinion et les employés pour faire stopper « les méthodes contestables de la direction, voire illégales ». Ainsi la CGT se porte partie civile lors du procès qui se déroulera aux prud’hommes de Metz le 19 juillet prochain à 9h. « Le patron risque un rappel à la loi, mais ce qui nous intéresse c’est aussi la gestion du parc. On espère pouvoir déterminer via la justice si il est bien géré par ses responsables » conclut la CGT.
Malgré une sollicitation faite par téléphone mais aussi en s’étant rendu dans les bureaux de la direction mardi dernier, aucun porte-parole, ou le directeur marketing Didier Le Douarin cité dans cette affaire n’a souhaité s’exprimer devant notre caméra.
Photos : Frédéric Henry | LOR'Actu.fr