C’est en Moselle-Est où Marine Le Pen a doublé le candidat socialiste que François Hollande est venu conclure sa campagne du second tour. D’abord à Hombourg-Haut, une ville dans laquelle la responsable FN a raflé 30% des voix puis à Forbach où l’électorat est plutôt populaire. Il s’est dit « confiant » pour dimanche et veut « réconcilier » les citoyens après le 6 mai. Notre reportage et nos photos.

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Arrivé à pied dans la Cité Chapelle, place des Romains à Hombourg-Haut en Moselle, le candidat socialiste a vite été bousculé par la masse de journalistes qui attendaient sa venue. « C’est la dernière ligne droite… un jour symbolique » lance le correspondant pour BFMTV qui a couvert toute la campagne pour la chaîne d’information. « Vous savez avec qui il vient ? » s’excite-t-il en s’adressant à la presse locale. François Hollande a salué les jeunes de la cité et la population massée devant une minuscule scène où le candidat a fait une courte déclaration improvisée. « Je représente ici la gauche, sans doute, mais déjà plus que la gauche. Je représente tous les républicains, qui sont attachés à des valeurs et des principes, à une conception de l'humanisme » annonce Hollande qui se veut « un candidat rassembleur » qui ne s’adresse pas à la gauche. Il a notamment fait référence aux attaques de son rival Nicolas Sarkozy qui le taxait d’être le candidat « de la gauche » lors du débat de mercredi soir.

Vote FN : «un vote d'adhésion à des thèses»

Photo : Arnaud Scherer | LOR'Actu.fr

Pour la sixième fois, Hollande est venu en Moselle dans un territoire encore touché par la perte de nombreuses industries qui ont fermé leurs portes. C’est aussi sur des « terres FN » que l’ex-secrétaire du PS est venu pour conclure sa campagne. Le maire de Hombourg-Haut, sans étiquette affirme, avec inquiétude que Marine Le Pen a fait « plus de 30% au premier tour dimanche 22 avril ». « Nous ne sommes pas devant un vote de colère, de circonstance » a-t-il commenté en pensant aux électeurs qui ont voté Le Pen. Il a affirmé que c’était un « un vote d'adhésion à des thèses » et qu’il était « ici pour s’adresser à ceux qui ont voté pour le Front National » a-t-il déclaré aux journalistes présents dès son arrivée.

« Je veux aussi dire à ceux qui ne voteront pas pour moi qu'ils sont les bienvenus pour le redressement de notre pays » indique François Hollande qui parle lors de sa courte allocution de « réconciliation » entre les communautés, les religions. « Vous n'êtes pas des citoyens de n'importe quel pays parce que vous êtes des citoyens de la République française. Et même si elle n'a pas fait suffisamment pour vous, vous devez donner tout ce que vous avez pour la République » lance François Hollande devant un public surtout composé de jeunes d’origine maghrébine, qui pour certains rejettent en force Nicolas Sarkozy. « On ne veut plus de Sarko, 10 ans et c’est la fin ! » crie un jeune d’une vingtaine d’années dans la foule.

« J’ai tant à faire pour la métallurgie »

Photo : Arnaud Scherer | LOR'Actu.fr

Dans son discours il a salué « une région ouvrière » et s’est engagé à « réduire de moitié le chômage des jeunes dans les quartiers ». Une promesse qui a provoqué une nuée d’applaudissements. « J’espère qu’il tiendra ses promesses et ses engagements pour nos enfants » déclare une mère de famille « blasée » par la « désespérance des jeunes dans la cité ».  

Il s’est ensuite rendu au pas de course à Forbach, situé à quelques kilomètres de là. La ville dans laquelle le candidat PS est arrivé en tête, mais la candidate frontiste plane sur le secteur où elle arrive deuxième au premier tour. « Quel accueil ! On se croirait déjà le 6 mai !» lance le candidat. « Et pourtant rien n'est fait » tempère François Hollande sur la scène montée sur la place principale après avoir fait une déambulation dans les rues de la ville. Une cohue générale. Plusieurs milliers de personnes étaient massées dans le centre-ville pour écouter et voir le candidat. « J'ai confiance pour dimanche, j'ai confiance dans la lucidité du peuple français (…) » a dit le député de Corrèze.

« Ça me coûte de vous quitter car je me suis attaché à vous», lance-t-il au public. Eh bien je reviendrai ! Faites en sorte que je puisse revenir en tant que chef de l'Etat. J’ai tant à faire pour la métallurgie » avance François Hollande, en référence au dossier sensible de Florange, où au même moment les ArcelorMittal continuaient leur lutte.

Sur place sa compagne Valérie Trierweiler, que nous avons interrogé se dit « confiante » pour le second tour. « Mais rien n’est joué, il faut attendre dimanche pour souffler » indique la compagne de François Hollande, qui est aussi journaliste à Direct 8 et Paris Match. Elle confirme « qu’il n’y a pas de raison » qu’elle « arrête son activité professionnelle » François Hollande est élu. La journaliste est d’ailleurs « très contente » d’être en Moselle. « C’est de ce département que mon ex-mari est originaire, son père, son grand père travaillaient dans les mines » se souvient Mme. Trierweiler. 

Il a ensuite pris la direction de Périgueux en avion depuis l’aéroport allemand de Sarrebruck pour un dernier meeting vers 19h. Il se rendra ensuite dimanche à Tulles en Corrèze où il votera. 

Photos : Arnaud Scherer | LOR'Actu.fr