La Chambre de Commerce, d’Industrie et de Services de la Moselle a récemment publié une enquête sur les habitudes de consommation des ménages du département. On peut en tirer de nombreux enseignements et chasser quelques idées reçues. Zoom sur Forbach et la Moselle-Est, où le problème de la désindustrialisation est apparu il y a bien longtemps déjà avec la fin du charbon.

On avait tout à craindre en Moselle-Est avec la fermeture des mines : difficultés des entreprises et fuite vers l’Allemagne ou d’autres régions, évasion de la consommation, démographie en berne… Certes, la Moselle-Est ne brille toujours pas par son dynamisme démographique (l’arrondissement de Forbach a par exemple perdu 3,5 % de ses habitants depuis 1999), mais la reconversion industrielle semble en bonne voie et la consommation à l’intérieur de la zone n’a pas fui vers l’Allemagne toute proche. Même si les est-mosellans consomment près de 70 % de leurs revenus sur place, on peut noter que les allemands attirent un flux important de 10 % des dépenses de la zone, grâce à la métropole de Sarrebruck, aux discounters frontaliers, ou encore aux magasins d’usines (Zweibrücken).

Un potentiel de consommation préservé

Le bassin houiller et le bassin de Sarreguemines disposent d’un énorme potentiel de consommation (près de 2 milliards d’euros annuels, soit 7.000 par personne), soit près de 30 % du potentiel du département. Si le commerce traditionnel (marché et petits commerces) résistent bien en Moselle-Est, deux zones commerciales tirent leur épingle du jeu et drainent une grande partie de la consommation de la zone : la Zone Europa (Carrefour de l’Europe) à Forbach et la Zone Commerciale de Neunkirch à Sarreguemines. Elles totalisent respectivement 240 et 200 millions de chiffres d’affaires annuels et confirment Forbach et Sarreguemines comme principaux capteurs de consommation de leur zone (27 % et 42 %). Ces deux villes se posent donc comme pôle principaux majeurs. Peu étonnant pour Sarreguemines, un peu plus pour Forbach…

Un Forbach commerçant

Photo : DR

Comme l’avait annoncé le Général de Gaulle : « Forbach est une ville d’avant-garde, du courage, et  de l’épreuve. » Et quelle épreuve ont connu la ville et le bassin houiller avec la fin du charbon ! Et il en a fallu du courage pour y faire face ! En tout cas, voilà des chiffres qui contredisent le cliché selon lequel la ville ne se serait toujours pas remise de ce coup dur. Ces chiffres se reflètent sur le terrain dans une ville qui a apparemment opéré la mutation : une gare à 1h45 de Paris et 2h10 de Francfort avec le TGV et le ICE, une pépinière d’entreprises dynamique, un centre-ville renaissant après sa rénovation, etc. Une chose est sûre, la CCI – Moselle confirme que la zone commerciale Europa se positionne comme une des zones les plus attractives de la région, idéalement située à proximité de l’autoroute A320. L’agglomération forbachoise a donc l’occasion de briser ce cliché qui la hante, à condition de valoriser cette image et d’innover… Pour repasser à l’avant-garde, place qui est la sienne selon les dires de De Gaulle.