27/11/2012 |
L’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy (UMP) a assuré que Montebourg a « raison sur le fond » à propos de la nationalisation des hauts-fourneaux de Florange. François Bayrou (Modem) ou encore Jean-Luc Mélenchon sont aussi pour la nationalisation.
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La proposition d’Arnaud Montebourg quant à une nationalisation temporaire si ArcelorMittal refuse de céder l’intégralité de Florange réunit aussi bien la droite que la gauche. D’abord les élus de Moselle de (presque) tous les bords ont demandé à François Hollande une prise de contrôle de l’Etat. C’est ensuite les figures nationales qui approuvent Montebourg, dont deux ex-candidats à la présidentielle.
Henri Guaino, ex-conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à L’Elysée soutient Montebourg. « Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas l'envisager (la nationalisation de Florange, ndlr). Arnaud Montebourg a tort d'utiliser une forme polémique, mais, sur le fond, il a raison : l'Etat ne peut pas rester indifférent au sort de la sidérurgie » assure-t-il dans Les Echos ce mardi. « La nationalisation temporaire est une question que nous nous étions posée avec Nicolas Sarkozy sur le modèle de ce qui avait été fait pour Alstom » a tenu a ajouter le proche de l’ex-président qui a vu Gandrange fermer et Florange empoisonner sa dernière campagne.
Jean-Luc Mélenchon (FDG) dit "bravo" à Arnaud Montebourg. Photo : Jérôme Moureau/ LOR'Actu.fr
Jean-Luc Mélenchon, Front de Gauche dit « bravo » à Arnaud Montebourg sur la nationalisation. « Montebourg, je lui dis bravo. Si vous avez besoin de notre aide nous sommes là. Nous, nous sommes pour une nationalisation de la sidérurgie non temporaire. Donc temporaire, ce n’est pas ma position au départ, mais je dis bravo » a lancé l’ex-candidat à la présidentielle sur BFMTV/RMC ce mardi matin. « Monsieur Mittal est aussi légitime dans la sidérurgie française que n’importe qui. Mittal et les autres, ils baissent le ton, et ils font ce qu’on leur dit » a ajouté M. Mélenchon.
François Bayrou, Modem assure que la nationalisation de Florange « peut être envisagée ». Sur le fond aussi, le président du Modem est d’accord avec Arnaud Montebourg mais désapprouve « les mots » du ministre contre Mittal. « Le projet peut être envisagé à un certain nombre de conditions très précises, mais avant on est en droit de demander au gouvernement d'être un peu plus équilibré et d'agir un peu moins par foucades, par invectives, par tous ces mots qui sont insupportables pour les salariés de l'entreprise » tempère-t-il. Sur la nationalisation, Bayrou s’inquiète de la participation financière de l’Etat. « Il y a des risques sur les finances publiques qui méritent d'être envisagés avec sérieux » a conclut l’ex-candidat à la présidentielle sur RTL mardi.
Jean-Louis Borloo, fondateur de l’Udi, au centre est aussi pour la nationalisation de Florange. « Un contrôle public provisoire ne lui paraissait pas inadapté à condition de reprendre tout le site de Florange et pas seulement la partie en difficulté » a indiqué l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy sur France Inter lundi.
Des ministres pour mais des syndicats divisés
Aurélie Filippeti (Culture) soutient son collègue Arnaud Montebourg. Photo : Marc Egensperger/ LOR'Actu.fr
Des ministres sont pour. Alors que le ministre du Travail avait assuré que la nationalisation relevait « d’un autre temps », il s’est finalement rangé derrière Montebourg. « ll y a une solidarité totale du gouvernement dans son entier et en particulier des deux soldats de l'emploi, Arnaud Montebourg et moi-même, pour que les offres soient examinées et permettent de trouver une solution rapidement » selon Michel Sapin sur RTL. «Je soutiens son action» a brièvement déclaré Pierre Moscovici, ministre de l’Economie et des Finances sur BFMTV. «Cette démarche est absolument pertinente pour sortir de la crise, de l'impasse dans laquelle Mittal nous a plongés » a affirmé Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et ex-députée PS de Moselle.
Les syndicats divisés. La CFDT est contre. « La CFDT n’est pas favorable à une nationalisation de la sidérurgie. Par contre, que d'une façon provisoire l'Etat rachète le site entier de Florange pour le revendre à un industriel français, ou autre, qui garderait l'ensemble du site serait intéressant » selon François Chérèque sur France 5. La CFE-CGC rappelle qu'un scénario de vente de la totalité de l'usine « sera très difficilement accepté par ArcelorMittal », elle est donc dubitative. Force ouvrière et la CGT veulent que l’Etat « nationalise la sidérurgie française car c’est une filière stratégique » pour l’économie.