Le Procureur Général de Dijon a fait un point sur l’enquête qui piétine depuis près de 30 ans. Le petit Grégory avait été retrouvé mort dans la Vologne dans les Vosges il y a vingt-neuf ans. Depuis, aucun élément de l’enquête n’a permis d’éclairer la justice.

L’histoire. L’enfant âgé de quatre ans, avait été retrouvé noyé avant d’être ligoté le 16 octobre 1984 dans la Vologne dans la commune de Docelles (Vosges). A la demande des parents, ces nouvelles expertises ADN pourraient soulever le mystère qui règne depuis la mort criminelle de leur enfant. La procédure technique est «longue» et «complexe» avait assuré le procureur général. Les dernières analyses orchestrées par la police scientifique en 2010 n’avaient pas permis d’avancer dans les investigations. Les parents de Grégory Villemin comptent désormais sur les progrès techniques et scientifiques pour faire la lumière sur cette affaire. 

L’info. Fin septembre 2012, le parquet de Dijon avait annoncé l’autorisation de la réalisation de deux nouvelles recherches ADN sur les chaussures et des vêtements du petit garçon. Le Procureur Général de Dijon avait fait savoir que le parquet général autorisait les enquêteurs à procéder à deux nouvelles recherches ADN sur des effets personnels de l’enfant.

Aujourd’hui, mercredi 24 avril vers 15h30, le Procureur Général de Dijon a fait un point sur cette enquête qui anime les médias et la justice depuis près de trois décennies. Un laboratoire de Bordeaux a mené trois séries d'expertise, a détaillé Jean-Marie Beney, le procureur général. Cette série de tests a permis d’isoler plusieurs ADN comme le révélait Le Parisien il y a quelques semaines. Mais pour la justice, les résultats sont «très minces» malgré l’utilisation de techniques de pointes. Sur les cordelettes retrouvées sur le corps du petit Grégory, «un mélange d'ADN masculins très partiel» a été retrouvé a commenté le procureur.

«Il n'y a pas d'identification formelle»

Des traces d’ADN retrouvées. Sur le bonnet et les chaussures qui n’avaient jamais été analysées dans cette affaire, aucune trace ADN n’a été retrouvée par le laboratoire. Sur le pantalon, un ADN féminin a été isolé, sur le pull du garçon un ADN partiel masculin et un autre complet masculin. Sur sa veste, un ADN partiel masculin a été isolé. Sur son T-shirt, un ADN masculin a été retrouvé. C’est celui de la victime. Toutefois, le fait d’avoir pu identifié à qui appartenait cet ADN, 29 ans après le meurtre est une preuve des avancées de la science selon le Procureur Général.

Aucun nom ne correspond. Malheureusement, la science n’a pas encore permis d’identifiés les concordances de l’ADN. En effet, les traces ADN retrouvées sur les effets personnels du petit garçon ont été confondues avec les ADN des 280 protagonistes de l’affaire mais aussi avec un fichier national d’identité. «Il n'y a pas d'identification formelle», a reconnu le procureur.

Par ailleurs, les lettres ainsi que l’enregistrement audio envoyés aux parents de la victime ne permettent pas non plus d’identifier un possible tueur. «Avec grande prudence, il y aurait possiblement deux voix, un homme et une femme. Malheureusement, il ne sera pas possible de mettre des noms sur ces locuteurs» a également commenté le Procureur Général de Dijon.

Les parents déçus. Le père et la mère de Gregory tué il y a 29 ans dans les Vosges sont déçus des résultats d’analyses ADN qui ne permettent pas d’avancées dans l’enquête. «Immense déception pour les parents de Grégory dans la mesure où les chances de parvenir à la manifestation de la vérité s'éloignent» a fait savoir l’avocat des parents dans un communiqué. «Je ne souhaite pas en dire davantage sur la nature des diligences à réaliser dans les semaines à venir mais on peut supposer qu’un bilan définitif, dans un sens ou dans l’autre, pourrait être dressé à partir de l’automne 2013» a conclut le pénaliste dans ce même communiqué. 

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