19 mars 1962: incident à Hayange (Moselle) après la lecture d'un texte du maire FN

Un incident a émaillé les commémorations officielles du 19 mars 1962 samedi à Hayange (Moselle) où des anciens combattants ont voulu empêcher un élu FN de lire un texte du maire Fabien Engelmann qui dénonçait "la mascarade" du 19 mars, a-t-on appris auprès des anciens combattants et du maire.

L'incident s'est produit vers 10H30 lors de l'hommage rendu devant le monument aux morts de Marspich, un quartier de Hayange.

Le président de la Fédération nationale des Anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (Fnaca), Jean Paolini accuse l'élu FN d'avoir "lu le discours Front national".

"Des personnes ont voulu l'en empêcher et se sont révoltées, car elles ne voulaient pas entendre ce qu'il disait", a expliqué M. Paolini, témoin de la scène.

"Les gens se sont énervés, il y a eu une bousculade", a rapporté le président de la Fnaca.

Une trentaine de personnes, parmi lesquelles des épouses d'anciens combattants et des jeunes avaient pris part aux commémorations du 19 mars à Hayange, à l'appel de la Fnaca.

Elles avaient défilé dans les rues de Marspich qui comporte une "place du 19 mars 1962".

A l'instar d'une partie de la classe politique dont l'extrême droite, de certaines associations d'anciens combattants et de pieds noirs, le maire de Hayange Fabien Engelmann conteste la date du 19 mars 1962 qui marque le cessez-le-feu décrété au lendemain des accords d'Evian.

Le maire FN ne reconnaît que la date du 5 décembre 1962 qui, affirme-t-il, marque le "véritable cessez-le-feu".

"Mon adjoint a lu un discours officiel et à la fin, il a lu un discours plus personnel", a expliqué à l'AFP Fabien Engelmann.

Ce dernier avait annoncé jeudi sur Facebook qu'il ne participerait pas aux commémorations mais qu'un de ses adjoints "se (plierait) à la lecture du discours officiel".

"Ils ont voulu arracher honteusement le discours de mon adjoint", a réagi le maire, accusant ses détracteurs d'avoir provoqué un incident "lamentable".

Fabien Engelmann dénonçait dans le texte lu samedi par son adjoint la "mascarade" des commémorations du 19 mars et la "glorification honteuse" d'un "faux cessez-le-feu".

Selon M. Engelmann "il ne faut pas oublier les centaines de milliers de pauvres harkis massacrés jusqu'au 5 décembre".

La municipalité a ainsi prévu de commémorer le 5 décembre 1962, a indiqué M. Engelmann.

Réagissant à l'incident, l'association anti-FN "Hayange, plus belle ma ville" a dénoncé une "insulte à la mémoire des anciens combattants" et "une nouvelle provocation honteuse" du maire, dans un communiqué.