Déchets radioactifs: deux anti-Cigéo jugés pour avoir refusé un prélèvement ADN
Le procès de deux opposants au projet Cigéo d'enfouissement de déchets nucléaires à Bure (Meuse), poursuivis pour avoir refusé des prélèvements ADN, s'est ouvert mardi au tribunal correctionnel de Bar-le-Duc en présence de plusieurs dizaines de militants anti-nucléaire venus les soutenir.
Les deux prévenus, tous deux âgés d'environ 35 ans, avaient été interpellés le 16 juillet en marge d'une manifestation dans la forêt de Mandres-en-Barois, près de Bure, et avaient refusé que leur ADN soit versé au fichier national automatisé des empreintes génétiques (Fnaeg).
"Ce fichage pose d'énormes problèmes au niveau légal, il permet de connaître bien plus d'éléments que nécessaire. Il n'y aucune charge contre eux, on veut les faire rentrer de force dans le fichage, c'est une façon de réprimer les militants", a estimé leur avocat, Me Etienne Ambroselli, interrogé par l'AFP.
Lors de la manifestation, des militants avaient détruit une grande partie du mur protégeant le chantier de l'Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra), qui projette d'enfouir à Bure les déchets les plus radioactifs ainsi que ceux ayant la durée de vie la plus longue, à 500 mètres sous terre.
Le tribunal a renvoyé le procès au 30 janvier, demandant un délai d'examen supplémentaire.
Plusieurs dizaines de militants venus de Lorraine et de la région parisienne avaient fait le déplacement mardi pour soutenir leurs camarades, a rapporté l'avocat.
L'un des prévenus a lui-même déposé plainte le mois dernier contre l'Agence nationale de gestion des déchets radioactifs pour coups et blessures, affirmant avoir été passé à tabac lors de son interpellation par les vigiles qui l'avaient remis aux gendarmes.
Un troisième militant qui avait été expulsé du Bois-Lejuc sera jugé lundi à Bar-le-Duc pour avoir mordu un gendarme.
A la suite de la destruction de son mur de protection, l'Andra a déposé deux plaintes, l'une pour dégradation de bien, l'autre pour occupation illégale.