Le Secours Populaire de Hayange refuse de rendre les clefs de son local à la mairie FN
Le Secours Populaire de Hayange (Moselle) a refusé vendredi de rendre les clefs du local qu'il occupe, réclamées par la municipalité FN qui l'accuse de faire de la politique et de la "propagande promigrants", a-t-on appris auprès de sa responsable et de la mairie.
"Un huissier est venu, avec la directrice des services de la mairie, et nous a demandé de rendre les clefs. Nous avons dit +Non+", a expliqué à l'AFP Anne Duflot-Allievi, la présidente du comité local de l'association caritative qui aide plus de 750 personnes par mois.
Des dizaines de personnes, bénéficiaires et élus de la région, étaient venues soutenir l'association, a-t-elle ajouté.
Le maire FN de la ville, Fabien Engelmann, a précisé à l'AFP qu'une procédure d'expulsion allait être lancée contre cette "association qui occupe sans titre ni droit un local municipal".
La veille, M. Engelmann avait indiqué qu'outre ces questions de bail, il reprochait aux responsables du Secours Populaire de Hayange de faire "de la propagande promigrants toute l'année" et d'utiliser "l'image du Secours Populaire pour faire de la politique".
Le président national de l'association, Julien Lauprêtre, s'est élevé vendredi matin contre ces déclarations, sur RMC.
"Reprocher à une association de solidarité de faire de la solidarité aux amis réfugiés, à ces enfants, ces femmes qui ont dû quitter leur pays (..) chassés par la guerre, par la dictature" c'est comme "tirer sur une ambulance, c'est tellement injuste, c'est tellement odieux", a-t-il déclaré, dénonçant "une initiative à caractère fasciste".
Des propos "déplorables", a jugé en retour Fabien Engelmann, qui explique être en discussion avec d'autres associations pour réaffecter le local, dont Fraternité française, une association caritative présidée par l'eurodéputée FN Mireille d'Ornano et dont la présidente d'honneur est la femme de Jean-Marie Le Pen, Jany.
Dans un communiqué, le PCF a jugé que "dans cette région minée par le chômage et la désindustrialisation, le maire frontiste dévoile à nouveau son vrai visage qui est celui de son organisation politique : celui de la haine pour les associations qui travaillent dans l'indépendance et font vivre au quotidien les valeurs de solidarité et d'humanité".
Le PS a dénoncé de son côté dans un communiqué "une mesure qui est par ailleurs une nouvelle illustration de la politique +pauvrophobe+ conduite par les mairies Front national"/