Metz: une centaine de personnes manifestent après un meeting électoral turc
Une centaine de personnes, selon la police, ont manifesté lundi à Metz au lendemain du meeting dans cette ville de Moselle du chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu.
"L'Autriche, l'Allemagne... ils n'ont pas accepté qu'il vienne, mais la France, oui. On est choquées", expliquent Cindy et Fetihye après que M. Cavusoglu, empêché samedi matin d'entrer aux Pays-Bas, ait pu venir dans la soirée à Metz.
"On ne comprend pas pourquoi le gouvernement français a autorisé ce meeting", renchérit Sébastien Hesse, du Front de gauche, au milieu des panneaux "stop Erdogan". Et ce "alors qu'un rapport de l'ONU vient de sortir qui dénonce l'action du gouvernement turc au Kurdistan".
Selon ce rapport, qu'Ankara a rejeté, les forces de sécurité turques auraient commis de "graves violations" des droits de l'homme dans leurs opérations contre les rebelles kurdes du sud-est de la Turquie depuis la fin du cessez-le-feu à l'été 2015.
Après le meeting de M. Cavusoglu, qui a été vivement critiqué notamment par la droite et l'extrême droite française, le gouvernement fait valoir que la réunion relevait du "régime de la liberté de réunion".
Mais pour les manifestants présents à Metz lundi, "que la France accepte, cela fait bizarre", explique un homme d'origine kurde qui préfère ne pas donner son nom.
"Moi je suis alévi. Là il y a un sunnite, un chrétien... ça, ce genre de rassemblement en Turquie, ça n'est plus possible", affirme-t-il encore.
Une partie des manifestants devait être reçue par la préfecture de la Moselle en soirée.