Ouverture du procès d'un contrôleur SNCF accusé de viol dans le Lyon-Strasbourg
Le troisième procès d'un contrôleur SNCF accusé du viol d'une passagère, en juillet 2008 dans le Lyon-Strasbourg, s'est ouvert lundi devant la cour d'assises des Vosges, à Epinal, après deux condamnations, mais dont le verdict en appel avait annulé par la Cour de cassation.
"C'est une faute professionnelle et une faute vis-à-vis de mon épouse", a déclaré à l'ouverture des débats Jean-Michel Ancel, 61 ans, qui affirme que la relation était consentie et qui comparaît libre après 32 mois de détention.
Il avait été condamné à 8 ans d'emprisonnement par la cour d'assises du Bas-Rhin, à Strasbourg en 2010, puis à 6 ans d'emprisonnement lors de son procès en appel, devant les assises de Colmar deux ans plus tard.
Mais, en décembre 2013, la Cour de cassation avait annulé cette seconde décision, au motif que, lors du procès, la présidente de la Cour d'assises n'avait pas donné lecture exhaustive des éléments à charge et à décharge qui pesaient contre l'accusé, de même qu'elle avait omis de faire part des motivations qui avaient conduit à sa première condamnation.
Les faits avaient eu lieu le 17 juillet 2008, dans un train Lyon-Strasbourg, où M. Ancel, alors à trois mois de la retraite, était le seul contrôleur à bord.
La partie civile, 22 ans au moment des faits, affirme que le contrôleur l'a violée dans un compartiment où il l'avait entraînée.
Marié et père de famille, l'accusé a en revanche constamment soutenu que la jeune femme l'avait masturbé sans qu'il ait eu besoin de la forcer.
Bien que son empreinte génétique ait été retrouvée dans le vagin de la victime, il a toujours réfuté toute pénétration, en contestant la qualité des prélèvements réalisés par les experts.
"C'est ce que Gide appelait +la petite porte de la tentation+", a commenté à l'ouverture des débats l'avocat de la défense, Me Eric Dupond-Moretti.
La défense a régulièrement pointé des changements dans la version donnée des faits par la victime.
Une experte psychologue, qui avait examiné l'accusatrice après les faits, avait notamment décrit "une jeune femme en désarroi, avec un tableau traumatique crédible", mais "qui peut aussi avoir recours à l'imaginaire pour contourner ses difficultés".
Le verdict est attendu mardi soir.
L'accusé encourt une peine de 20 années de réclusion criminelle.