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Poubelle nucléaire en Lorraine: la justice déboute des antinucléaires face à l'Andra

26/03/2015
AFP

La justice a débouté jeudi les antinucléaires qui attaquaient l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) pour "faute" autour d'un projet controversé de stockage de déchets nucléaires ultra nocifs dans la Meuse.

Dans sa décision, consultée par l'AFP, le Tribunal de grande instance de Nanterre estime que le réseau Sortir du nucléaire et cinq associations locales "ne démontrent pas avoir un intérêt" à agir à l'encontre de l'Andra.

Les antinucléaires avaient dans leur viseur un projet unique en France, Cigéo, destiné à enfouir les déchets radioactifs les plus dangereux à 500 mètres sous le sol du petit village de Bure.

Les associations accusaient l'Andra d'avoir menti en sous-estimant volontairement la richesse des lieux - des nappes souterraines d'eau chaude - pour faciliter l'implantation du futur centre dans cette zone rurale aux confins de la Haute-Marne.

Mais le TGI a estimé que c'est aux "autorités publiques" d'apprécier la validité du contenu de l'étude réalisée par l'Andra sur le potentiel géothermique de Bure, puisqu'elles en sont commanditaires.

"Le tribunal estime qu'on n'a pas intérêt à agir pour critiquer l'Andra. C'est une décision inacceptable, une façon de museler la société civile", a déclaré Me Etienne Ambroselli, conseil des associations.

Condamnées à payer 3.000 euros de frais de justice à l'Andra, elles envisagent de faire appel.

L'autorisation de Cigéo est encore loin d'être acquise. L'Andra espère un feu vert du gouvernement vers 2020, en vue d'une exploitation progressive à partir de 2025. Or, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) exclut une telle entreprise sur tout site en France présentant "un intérêt particulier" pour la géothermie. Depuis plus de 11 ans, les anti-Cigéo tentent donc de démontrer le potentiel géothermique "exceptionnel" du sous-sol de Bure.

Au regard d'études qu'elle a diligentées en 2007-2008, l'Andra estime qu'il existe "un potentiel géothermal banal" dans la zone de 30 km2 étudiée.

L'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a aussi estimé en 2013 qu'au vu de ces tests, le potentiel géothermique de Bure n'était "pas de nature à remettre en cause le choix du site d'implantation du projet Cigéo", au regard des critères de l'ASN.

Les associations contestent la précision de ces études et réclament des forages plus profonds. En 2013, une contre-expertise de Geowatt, un bureau d'études suisse, avait conforté leurs doutes.

Dans un communiqué, l'Andra a répété "sa volonté de renforcer ses efforts d'information, d'explication et de dialogue".

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