Nouvelle direction à la fédération santé de la CGT après un congrès houleux (mis à jour)

27/03/2015 - mis à jour le 27/03/2015
AFP

Mireille Stivala, aide-soignante en psychiatrie en Moselle, a été élue vendredi à Reims secrétaire générale de la fédération CGT "santé et action sociale", après un congrès houleux qui a désavoué l'ancienne direction, a-t-on appris auprès du syndicat.

"Au cours du congrès, il y a eu des réserves sur différents rapports dont certains n'ont pas recueilli un avis favorable, ce qui a provoqué des questionnements sur l'ancienne direction", a laconiquement déclaré à l'AFP Mme Stivala, 48 ans, qui prend la tête de la deuxième fédération de la CGT à l'issue de son 11e congrès.

Elle succède à Nathalie Gamiochipi, compagne à la ville du numéro un de la CGT Philippe Martinez, qui avait été élue en 2011. Cette dernière s'était pourtant déclarée unique candidate à sa succession, mardi, à l'occasion d'un point de presse.

"La direction sortante a été désavouée sur la forme plus que sur le fond et un certain nombre de membres du bureau sortant n'ont pas été réélus, un signe fort de la part du congrès qui a incité Mme Gamiochipi à retirer sa candidature", a-t-on par ailleurs expliqué à la CGT.

A la sortie du congrès, des militants qui ont requis l'anonymat ont évoqué un mode de "fonctionnement interne problématique" en référence à un vote controversé de l'ancienne direction lors du Comité confédéral national (CCN) le 13 janvier dernier, qui devait élire Philippe Martinez à la tête de la CGT. Le représentant de la fédération santé qui était mandaté pour voter contre l'équipe de M. Martinez l'aurait alors soutenu.

"On avait besoin de confiance pour travailler, donc le congrès a sanctionné l'ancienne direction et nous repartons sur de bonnes bases", a déclaré par ailleurs un cégétiste.

De son côté, Christophe Prudhomme, qui s'était sans succès porté candidat après le retrait de Mme Gamiochipi, a reconnu auprès de l'AFP que "le congrès a été difficile". "Mais nous avons renouvelé la direction" et "nous souhaitons être en ordre de marche".

Selon ce médecin urgentiste au SAMU de Seine-Saint-Denis, "il n'y avait pas de problème du tout sur la ligne" puisque "le rapport d'orientation a été adopté à 86%". "C'était vraiment un problème de gouvernance" de l'équipe de Mme Gamiochipi, "aggravé" par le non respect du vote au CCN du 13 janvier.

Sur la liste initiale proposée pour le bureau, "14 personnes ont été éliminées et 8 rajoutées" ce qui constitue "une procédure pas habituelle à la CGT où on essaie en général d'obtenir un consensus avant le vote", a-t-il précisé.

La CGT, selon lui, "n'a pas su mettre en place, après sa rupture avec le Parti communiste, un mode de gouvernance équilibré, avec pouvoir/contre pouvoir" et n'a "pas fait évoluer" ses statuts. "C'est l'un des enjeux de la période", a-t-il dit, à un an du Congrès de la CGT prévu en avril 2016.

Après son élection, Mireille Stivala a estimé avoir "maintenant une fédération et une confédération en bon ordre de marche et à l'offensive pour défendre nos valeurs et combattre la loi de santé qui met en péril le service public".

Selon elle, "une prise en charge à 100% par la Sécurité sociale" sera l'un des mots d'ordre de la fédération pour la journée de grève interprofessionnelle et la manifestation parisienne du 9 avril, organisée par la CGT et trois autres syndicats (FSU, FO et Solidaires).

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