Deux "Anonymous" poursuivis pour des attaques contre des sites web institutionnels
Deux militants présumés des "Anonymous", soupçonnés d'avoir lancé en décembre plusieurs attaques contre des sites web institutionnels, ont été interpellés cette semaine et seront jugés le 9 juin à Nancy, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
Les suspects, un bénéficiaire du RSA de 40 ans et un étudiant de 19 ans, encourent 10 ans de prison devant le tribunal correctionnel, a précisé à l'AFP Virginie Girard, procureur adjoint à la Juridiction inter-régionale spécialisée à Nancy.
L'enquête porte sur quatre attaques informatiques, perpétrées de décembre à janvier, pendant plusieurs jours. Leurs auteurs avaient saturé les serveurs concernés, ce qui avait perturbé l'accès aux sites web.
Trois de ces actions visaient les sites du conseil général de la Meuse, du conseil régional de Lorraine, et de l'Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra). Elles avaient été revendiquées sur les réseaux sociaux par des "Anonymous" se disant opposés au projet de stockage souterrain de déchets nucléaires à Bure (Meuse).
La dernière attaque avait visé le 6 janvier le site du ministère de la Défense. Elle avait été revendiquée par un groupe Anonymous disant vouloir "venger" la mort, le 26 octobre, du militant écologiste Rémi Fraisse, opposé au barrage de Sivens.
Le plus jeune des deux suspects est soupçonné d'avoir pris part aux quatre attaques informatiques mais se dit étranger à celle visant le ministère de la Défense, a précisé Mme Girard. Le plus âgé, de son côté, ne se voit reprocher que les attaques contre les deux collectivités locales lorraines.
Les deux hommes ont été interpellés mercredi à Reims et à Laxou, près de Nancy. Ils ont passé 48 heures en garde à vue, puis ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire, vendredi, dans l'attente de leur jugement.
Ils seront poursuivis pour "accès et maintien frauduleux" dans un système informatique "mis en oeuvre par l'Etat", et pour "entrave ou altération du fonctionnement" d'un tel système.
En outre, le parquet a retenu la circonstance aggravante que les faits auraient été commis en "bande organisée", ce qui, en vertu d'une loi votée en novembre dernier, double la peine encourue. Elle est désormais de 10 ans de prison et 150.000 euros d'amende.