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Accusés à tort de maltraitance, ils reprennent leur fille sans autorisation

14/08/2015
AFP

Un couple de Rambervillers (Vosges) a récupéré sans autorisation jeudi lors d'une visite aux services sociaux sa fille, dont ils étaient privés depuis trois ans en raison de soupçons de maltraitance, qui se sont avérés erronés, a-t-on appris vendredi.

Les parents ont récupéré leur petite fille de 3 ans et demi, qui vivait en famille d'accueil, lors d'une visite organisée jeudi dans les locaux de la Direction vosgienne des interventions sociales de Rambervillers (Dvis), a raconté à l'AFP Yoan Bombarde, le père de l'enfant, confirmant une information du quotidien L'Est Républicain.

"On l'a fait sur un coup de tête", a-t-il expliqué. "L'assistante sociale était surprise et s'y est opposée, mais il n'y a eu aucune altercation", a-t-il ajouté.

L'enfant avait été retiré au couple en 2012, à la suite d'un signalement de médecins du CHU de Nancy, qui avaient constaté des gonflements sur le corps du bébé et avaient soupçonné des mauvais traitements.

Mais une contre-expertise médicale a démontré que la petite fille souffrait, comme sa mère et son frère de deux ans et demi, d'angioedème héréditaire, et que cette maladie génétique rare était à l'origine des marques sur son corps.

Le 22 juin dernier, le couple a été relaxé par le tribunal correctionnel de Nancy, grâce au rapport d'une pédiatre de Grenoble, appartenant au centre de référence de cette maladie rare (le Creak).

Le couple n'avait toutefois pas encore pu récupérer sa fille, le juge des enfants d'Epinal devant rendre sa décision le 25 août.

"On a déjà perdu trois ans et demi. Il était hors de question de repasser un anniversaire ou un Noël sans elle", a insisté M. Bombarde, soulignant que sa compagne était gravement malade.

Le couple avait auparavant vainement demandé que les visites se déroulent chez lui, et non dans les locaux de la Dvis.

"Ce n'est pas intelligent ce qu'ils ont fait, c'est une réaction non réfléchie", a commenté auprès de l'AFP Me Hélène Strohmann, l'avocate du couple.

"Ils regrettent de s'être mis hors la loi, mais il y a un contexte très particulier lié à l'état de santé de la mère", a-t-elle ajouté, déplorant également la lenteur de la justice dans la procédure.

Sollicitée par l'AFP, la Dvis n'a pas souhaité réagir à cette affaire dans l'immédiat.

L'angioedème héréditaire touche environ 1.000 personnes en France, selon le site internet du ministère de la Santé. Cette maladie "se manifeste par des oedèmes récurrents pouvant siéger aux extrémités, au tronc, au visage". Des oedèmes à la gorge peuvent apparaître, entraînant un risque d'asphyxie.

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