Metz: prison ferme pour une agression à caractère homophobe
Trois personnes ont été condamnées mercredi à Metz (Moselle) à des peines de prison, dont deux ferme, pour l'agression à caractère homophobe d'une jeune femme dans un bar de la ville en décembre 2013.
Un jeune homme a écopé d'un an de prison ferme, un autre de 18 mois ferme avec mandat de dépôt, et une jeune femme d'un an avec sursis.
Le procureur, qui avait retenu la circonstance aggravante d'homophobie, avait requis des peines de prison allant de deux ans, dont un avec sursis, pour la femme à 5 ans ferme pour les deux hommes.
En décembre 2013, accompagnés de deux amis que la police n'a jamais pu identifier, les trois prévenus avaient frappé et insulté la victime, âgée de 27 ans, dans un bar de nuit accueillant les homosexuels de Metz.
Selon l'enquête, un baiser entre la victime et son amie homosexuelle avait provoqué la colère des agresseurs, qui les avaient rejointes dans le fumoir du bar, et avaient roué de coups l'une d'elles.
La jeune femme avait d'abord pris à partie la victime, lui assenant coups de poings, griffures et insultes homophobes, avant d'être rejointe par son frère et un autre ami.
Frappée à main nues et avec un verre brisé, la victime avait eu le nerf de la main gauche sectionné et s'était vue délivrer un certificat d'incapacité totale de travail (ITT) d'une durée de 28 jours.
Alors qu'elle était hospitalisée, deux des agresseurs lui avaient proposé par téléphone 500 euros si elle renonçait à porter plainte.
La victime n'avait pas assisté au procès. Quant aux prévenus, seul l'un d'entre eux, âgé de 23 ans, a comparu. Les deux autres, la femme, 27 ans, et son frère, 29 ans, étaient absents.
"Mon client avait un peu bu et ne se souvient pas avoir frappé la victime, il se rappelle juste avoir assisté à la scène", a commenté l'avocat du prévenu présent à l'audience, Me Stanislas Louvel, pour qui le caractère homophobe de cette agression n'est pas caractérisé.
L'avocate de la partie civile, Me Laura Cassaro, a expliqué que sa cliente, "très affectée par son agression" qui vit encore aujourd'hui "avec la boule au ventre", n'avait pas voulu venir au tribunal. "Elle craint des représailles", a-t-elle ajouté.
Les prévenus ont aussi été condamnés à verser 2.412 euros à la sécurité sociale. La victime percevra 3.000 euros de dommages et intérêts pour le préjudice moral et 1.500 pour le préjudice moral.