L'alerte enlèvement, un dispositif d'une redoutable efficacité

Société

Aux Etats-Unis et au Canada, l’alerte AMBER est un système d’alerte enlèvement à grande échelle mis en place lorsqu’un enfant est signalé disparu. La désignation AMBER fait référence au prénom d’un enfant de 9 ans disparu et retrouvé mort au Texas en 1996.

En France, le dispositif Alerte-Enlèvement a été mis en place en février 2006, reprenant les principales caractéristiques de l’alerte AMBER. Le principe est simple : diffuser une alerte en cas d’enlèvement supposé de mineur à l'aide de la majeure partie des supports de communication existants dont les principaux médias, les sociétés d’autoroute, les aéroports, les ports, les associations de victimes et les grandes entreprises de transport de voyageurs.

En 2002, Pierre Bellenger, fondateur et PDG du groupe Skyrock, prend connaissance de ce système d’alerte américain et juge nécessaire de l’appliquer sur le territoire français. Il met alors tout en œuvre pour que le gouvernement mette en place un dispositif similaire. Le dispositif Alerte-Enlèvement verra le jour le 28 février 2006 suite à une convention signée par le Garde des Sceaux de l’époque Pascal Clément sous le gouvernement de Dominique de Villepin.

De nombreux supports de diffusion

Ayant signé une convention avec l'Etat, un nombre considérable de sociétés s'engagent à diffuser le message d'alerte fourni par le gouvernement, quelles que soient les circonstances.

Ainsi, la télévision diffuse un bandeau avec le message intégral de l'alerte, et ce toutes les minutes.

La radio diffuse un message toutes les 15 minutes.

Sur le réseau routier, les panneaux d'affichage indiquent "ALERTE ENLEVEMENT : ECOUTEZ RADIO", message quasi similaire à celui diffusé sur les panneaux d'affichage des gares.

Sur Internet, le message se répand très facilement, que ce soit sur les réseaux sociaux ou les sites appartenant aux sociétés ayant signé la convention.

Principales caractéristiques de l'Alerte-Enlèvement

Le message est soumis à une charte graphique stricte et non modifiable, précédé d'un signal sonore qui lui est propre. Fourni par les autorités, le contenu du message suit une codification précise : prénom de la victime, photo permettant de la reconnaître, jour et heure de l'enlèvement, tout détail permettant d'identifier l'enfant ou le suspect. Par sécurité, le message met en garde les éventuels témoins contre toute intervention de leur part. En effet, en cas d'identification présumée de la victime, il suffit d'appeler le numéro de téléphone ou d'écrire un message en fonction des coordonnées fournies par le gouvernement via l'alerte.

Cependant, l'enclenchement de l'alerte-enlèvement n'est pas systématique. En effet, selon la présentation générale du dispositif par le ministère de la justice, 4 critères doivent être réunis :

• il doit s'agir d'un enlèvement avéré, et non d'une simple disparition, même inquiétante ;
   
• la vie ou l'intégrité physique de la victime doit être en danger ;
   
• le procureur de la République est en possession d'éléments d'informations dont la diffusion peut permettre de localiser l'enfant ou le suspect ;
   
• la victime doit être mineure.

14 utilisations pour 14 succès

Emeline, Mélissa, Bilel, Enis, Kingsley, Raphaël, Django, Elise, Ibrahima, Charline et Julie, Zaccharia, Lucas, Miah et enfin Bérényss. Tous ces noms correspondent à des enfants ayant été enlevés depuis 2006 et retrouvés grâce au dispositif Alerte-Enlèvement. Parmi mis ces alertes enlèvements, deux étaient de fausses alertes, trois étaient des enlèvements intra-familiaux (cf. Miah, enlevée par sa propre mère à Nancy), et neuf d'entre elles étaient des kidnappings extérieurs.

Le dispositif Alerte-Enlèvement est un succès total depuis 2006, année de sa mise en place, puisque 100% des alertes ont abouti.