VIDEO. A Béziers, Nadine Morano flirte avec les électeurs du FN

Politique

Pendant que Nicolas Sarkozy était interrogée sur BFM-TV après sa rencontre avec Vladimir Poutine, Nadine Morano a continué à distribuer les coups lors d’un meeting à Béziers (Gard) sur les terres conquises par le Front national aux dernières municipales. Dans une petite salle – payée de sa poche - chauffée par l’ancienne favorite de Nicolas Sarkozy, les militants sont venus écouter «un vrai discours de droite». Flanquée sur l’estrade d’une Croix de Lorraine et d’un portrait accompagnant la fameuse citation du général de Gaulle, Mme Morano n’a pourtant cessé d’aborder des thèmes chers aux électeurs du Front national au cours d’un discours très hostile aux migrants et à l’islam. 

Pourtant, si elle est sur les terres de Robert Ménard, maire apparenté FN, Morano a rejeté toute alliance politique avec l’habitué des provocations. Cette semaine, M. Ménard lui avait proposé une alliance patriote, une manière de l’emmener vers le FN de Marine Le Pen. Mais si Nadine Morano ne veut pas d’alliance avec ce parti, elle ne refuse pas ses électeurs, affirmant que personne n’est propriétaire des voix. «Je ne ferai jamais alliance avec quelqu’un qui veut revenir au franc (…) jamais je ne rejoindrai quelqu’un qui veut détruire l’Europe» a-t-elle affirmé. M. Ménard, qui l’avait invitée à venir à la mairie, ce qu’elle n’a pas fait, reste donc "un adversaire politique" pour Mme Morano.

Attaques contre Nicolas Sarkozy, Fillon et Juppé

«La France est un pays de race blanche aux racines chrétiennes comme le disait le Général de Gaulle» a assumé Nadine Morano qui a répété cette citation qui lui a valu d’être écarté de la campagne des régionales en Meurthe-et-Moselle où elle conduisait la liste Les Républicains-UDI-Modem. «Je n’ai jamais dit que la France était une race (…) je ne laisserai pas caricaturer et instrumentaliser mes propos» a estimé M. Morano qui a répété que Nicolas Sarkozy aurait dû être le «garant de la liberté d’expression» au sein de son parti qu’elle n’entend toujours pas quitter malgré les nombreuses personnalités qui prennent leurs distances même trois semaines après cette violente polémique. «Une cabale» corrige Morano qui s’estime victime d’un «lynchage» en règle.

«L’autre voie, c’est moi !», a-t-elle assuré ensuite aux déçus de la droite et de la gauche qu’elle a appelés, tout comme M. Ménard, à rejoindre plutôt «Nadine» que «Marine». Sur l’islam et les migrants, Mme Morano a tenu un discours proche de celui de l’extrême-droite. «Juppé, Sarkozy et Fillon incarnent le grand renoncement aux valeurs françaises» a même lancé la candidate aux primaires devant 250 sympathisants Les Républicains.

Ainsi les migrants «ne partagent pas la même culture que nous», «s’ils viennent, ils ne repartiront pas» alors que «tous ces jeunes hommes sont une véritable armée». La politique migratoire européenne et française actuelle reviendrait donc à «importer des cellules terroristes partout». Le 8 octobre, lors d’une réunion publique à Béziers Nicolas Sarkozy avait assuré, sans jamais nommer Mme Morano, que personne ne porterait «le drapeau" des Républicains (LR) «en prétendant que la France est une race». Selon Nadine Morano, commencer sa tournée à Béziers est symbolique car elle souhaitait répondre mot pour mot à son nouvel adversaire Nicolas Sarkozy qui l’avait vivement attaqué en pleine polémique sur ses propos sur la race blanche.