VIDEOS. A Saint-Denis, les spectaculaires images de l’assaut d’une ville en état de siège

Faits Divers

CAPTURE i>Télé

L’assaut a été d’une violence extrême. Cinq jours après les attentats de Paris et du stade de France, la police – 150 hommes du Raid et de la BRI – ont lancé un assaut à 4H20 ce mercredi matin contre un immeuble du centre-ville de Saint-Denis au nord de Paris. Pendant sept heures, des échanges de tirs et des explosions ont été entendus par des habitants contraints d’être confinés à leur domicile. La ville secouée par les attentats kamikazes de vendredi aux abords du stade a de nouveau été ciblée par des terroristes. S’ils ne visaient pas de lieux publics, ils ont tenté d’en découdre jusqu’à la mort avec les enquêteurs.

Les images amateur publiées au fil de la matinée par des riverains sont impressionnantes. En pleine nuit alors que Saint-Denis, dort on entend des rafales de coup de feu interminables alors que le silence est total dans cette ville de la petite couronne parisienne. "J'ai entendu quelqu'un qui a dit "ouvre la fenêtre", puis 'boum boum boum', des tirs" affirme une habitante.

"J'ai été réveillée par une grande explosion et puis j'ai entendu des centaines de tirs. J'ai vu beaucoup de camions de pompier et d'ambulance. Je n'ai pas été informée par la mairie ou la police, mais on m'a dit de ne pas sortir".  "J'ai entendu une seule détonation, mais très forte, comme une grenade ou quelque chose du genre. Je ne dors plus depuis 4h15, j'ai été réveillée par des coups de feu. J'habite au deuxième étage, alors j'ai ouvert la fenêtre et là un policier m'a dit de rester chez moi, de ne pas bouger. Depuis, il y a des tirs et des policiers partout. Il n'y a pas de transports. J'ai très peur. J'avais déjà peur dans le métro, et voilà que ça arrive à Saint-Denis..." confie-t-elle à Francetvinfo.

"J’ai senti le plafond qui allait exploser"

"Je suis allée me cacher dans les toilettes mais il y a eu une explosion et j'ai senti le plafond des toilettes qui allait exploser, alors je suis ressortie et on est restés comme ça, avec mon bébé. Il y avait des explosions, on sentait l'immeuble qui bougeait" assure une habitante qui habite dans l’appartement juste en dessous de celui des terroristes présumés. Vers 9H15, une dernière explosion est entendue suivi d’un silence de mort. Quelques instants plus tard, les chaînes de télévision montrent un policer se déplaçant à cloche-pied évacué par les secours.

Deux terroristes morts, l'un tué par des grenades et une femme qui s'est fait exploser dans l'appartement visé à l'aide d'une ceinture d'explosifs. Du jamais vu. Selon François Hollande qui s’est exprimé peu après l’intervention, les policiers «ne s’attendaient pas à une telle violence». Pour la première fois dans l’histoire du terrorisme en France, une femme s’est fait exploser à l’aide d’une ceinture d’explosifs. Une malheureuse première aussi pour l’Etat islamique qui n’avait jamais «utilisé» de femmes lors de combats ou d’attentats.

Une femme kamikaze se fait exploser, une première fois

Sept interpellations. Trois terroristes présumés qui étaient retranchés dans l'appartement dont l'identité n'a pas été précisée ont été arrêtés après avoir été découverts cachés dans les décombres de l’appartement. Abdelhamid Abaaoud, cerveau présumé des attaques de vendredi à Paris qui était visé par l'opération n'aurait pas été tué ou interpellé dans cette opération, selon les premiers éléments. Le terroriste présumé en fuite qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt international d’Abdeslam Salah n'aurait pas été interpellé assurent des sources policières. Mais le parquet de Paris appelle à la prudence puisque aucune identité n’a été officiellement dévoilée. Le procureur de la République de Paris a assuré que les identités sont en cours de vérification.

Un homme soupçonné d'avoir hébergé ces terroristes dans son appartement a été arrêté. Il a affirmé rendre un service à un ami en hébergeant ces individus et ne pas savoir qu'ils étaient de potentiels terroristes. Une femme a également été interpellée à proximité de l'appartement. Enfin, deux autres personnes ont été interpellées dans un second appartement du même immeuble.

Cinq policiers ont été légèrement blessés dans l'assaut tandis qu'une chienne du Raid a été tuée dans l'explosion de l'appartement.

Selon l'agence de presse Reuters, ces terroristes projetaient de réaliser un attentat contre le quartier d'affaires parisien de La Défense. Une information non confirmée par les enquêteurs ou le gouvernement et avancée par aucun autre média.