Etat d’urgence: 2 235 perquisitions et trois mosquées fermées pour radicalisation
Le ministre de l’Intérieur a fait un point ce mercredi sur l’état d’urgence instauré en France depuis les attentats du 13 novembre. Pour la première fois, trois mosquées sont fermées pour radicalisation.
Trois mosquées ont été fermées depuis la semaine dernière dans le cadre de l'état d'urgence décrété après les attentats de novembre, dont celle de Lagny-sur-Marne visée mercredi matin par une vaste opération de police, a annoncé le ministre de l'Intérieur.
Les deux autres mosquées concernées, fermées la semaine dernière, se trouvent à Lyon et à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), a ajouté Bernard Cazeneuve.
A Lagny-sur-Marne, en Seine-et-Marne, des perquisitions ont "conduit à la notification de 22 interdictions de sortie du territoire", "à neuf mesures d'assignation à résidence d'individus radicalisés", ainsi qu'à la saisie d'un revolver 9 mm "chez un individu qui a été aussitôt placé en garde à vue".
Par ailleurs, selon Bernard Cazeneuve, les autorités ont procédé à 2 235 perquisitions administratives sur l’ensemble du territoire. Au total, lors des ces opérations policières, 232 personnes ont été placées en garde à vue et 334 armes saisies dont 34 armes de guerre.
La commission des Lois de l'Assemblée entend mettre en place un «dispositif de contrôle inédit» de l'application de l'état d'urgence après les attentats, a indiqué mercredi son président Jean-Jacques Urvoas (PS).
Les tableaux de bord actualisés chaque semaine porteront sur les procédures (perquisitions administratives, assignations à résidence...), les suites judiciaires et administratives, ou encore les recours. Des données statistiques seront publiées de façon hebdomadaire sur une page dédiée sur le site de l'Assemblée.
Valls évoque un état d’urgence prolongé après le 26 février
Peut-on envisager une prolongation de l’état d’urgence au-delà du 26 février, terme fixé par la loi adoptée après les attentats ? "Il ne faut pas écarter cette possibilité bien évidemment, en fonction de la menace", a répondu le Premier ministre sur Europe 1 mardi matin.
58 personnalités ont lancé lundi un appel pour défendre la liberté de manifester pendant l’état d’urgence, tandis que l’avocat Henri Leclerc, président d’honneur de la Ligue des Droits de l’homme, a jugé "préoccupante" la prolongation de l’état d’urgence. Plusieurs leaders de gauche, Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) ou encore Emmanuelle Cosse (EELV) ont critiqué la prolongation de l’état d’urgence qu’ils considèrent comme un moyen de «criminaliser les conflits sociaux» ou de réduire au silence des militants écologistes lors de la Cop21.
A droite, au centre ou au FN on défend cette prolongation et on n’est pas opposé à son rallongement après le mois de février prochain. Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen ou même François Bayrou y sont favorables même s’ils considèrent que les fermetures de mosquées radicales doivent se multiplier tout comme les saisies d’armes.
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