Le gouvernement se prépare à réagir en cas d’attentats en région
Le ministre de l’Intérieur entend d’avantage équiper les policiers et les gendarmes en cas d’attaques terroristes en-dehors de Paris et de l’Ile-de-France. Pour Bernard Cazeneuve, la menace est partout même à l’extérieur de la capitale qui a été plusieurs fois frappée.
«La menace terroriste pèse sur l'ensemble du territoire national, et non seulement en région parisienne» avait prévenu Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, lors d’un déplacement à Metz (Moselle) le 12 février dernier en s’exprimant devant les forces de police et de gendarmerie du département. «La menace est aujourd’hui plus élevée que jamais» avait-il dit. «L’ennemi est susceptible de nous frapper à tout moment (…)» a-t-il aussi mis en garde. Lors de son discours, il avait annoncé des nouvelles mesures pour la sécurité en Moselle et dans la région Grand-Est.
Vendredi, le quotidien Le Figaro (article abonnés) dévoilait le plan de la Place Beauvau en cas d’attaque terroriste en province alors que les attaques les plus meurtrières de janvier et de novembre ont touché Paris et sa région. Mais les foyers de radicalisation sont partout, aux quatre coins de la France : écoles, centres commerciaux, gares, événements, salles de concerts, centrales nucléaires, sites industriels, musées, centres-villes… La tragédie de Saint-Quentin-Fallavier, ville d'à peine 6000 habitants dans le nord de l'Isère, où l'islamiste Yassin Salhi a décapité le 26 juin 2015 son ex-patron en est la parfaite traduction concrète.
"La menace terroriste pèse sur l'ensemble du territoire", prévient Cazeneuve
Le plan du ministre de l'Intérieur entend protéger "l'ensemble du territoire national" des menaces terroristes. Un programme estimé à 16,6 millions d'euros, et destiné notamment à acheter 490 véhicules et à renforcer l'arsenal dont disposent les membres des forces de l'ordre. Police-secours, en ville, et les gendarmes territoriaux, dans les zones rurales, "formeront la première vague", en cas d'attaque terroriste, explique Le Figaro. Ils seront chargés d'éloigner le public et de tracer un périmètre de sécurité, en attendant les renforts.
Les brigades anticriminalité de la police nationale (BAC) et les pelotons de surveillance et d'intervention de la gendarmerie (PSIG), formeront un deuxième maillon, renforcé, avant l'éventuelle intervention des antennes locales de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) ou du GIGN. D’ailleurs, ce lundi, le ministre de l’Intérieur a présenté les nouvelles armes dont s’équiperont les policiers de la BAC parisienne avant de s’étendre à l’ensemble des brigades de France.
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- La police et la gendarmerie mieux équipées -
Les BAC seront équipées de 204 fusils d'assaut HK G36, alors que ces fusils allemands étaient jusqu'ici réservés aux forces d'intervention d'élite. Des instructeurs ont déjà testé cette nouvelle arme au centre de tir du fort de Montlignon (Val-d'Oise). Chaque policier de la BAC, y compris en civil, aura, en outre, à sa disposition un casque balistique, un gilet porte-plaques, des protège-tibias et protège-épaules. Des boucliers équiperont également les équipes de gendarmerie et de police.
Un débat a toutefois été lancé sur l’intérêt de ces nouvelles armes car le ministère de la Défense qui en est équipé a déjà signalé des dysfonctionnements.
Par ailleurs, le gouvernement souhaite que les forces de l’ordre interviennent plus rapidement en cas d’attaque terroristes. Après le carnage du Bataclan en novembre, des failles sont apparues sur le temps perdu pendant l’assaut de la salle de spectacle. Le ministère de l’Intérieur veut dépêcher plus rapidement les forces de l’ordre sur le terrain : maximum 20 minutes et ainsi revoir l’organisation de ses troupes.
Enfin, en dernier recours après l’intervention des brigades simples, de la BAC ou du PSIG, le gouvernement se dit prêt à déployer ses unités d’élite du Raid (police) ou du GIGN (gendarmerie) depuis Paris vers les régions, par hélicoptère si nécessaire pour arriver plus rapidement.
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