En Moselle, Cazeneuve annonce des moyens supplémentaires de police et gendarmerie
Le ministre de l’Intérieur a annoncé des moyens supplémentaires pour la police et la gendarmerie en Moselle lors d’un déplacement à Metz et Château-Salins. Bernard Cazeneuve a rappelé que la menace terroriste n’avait jamais été aussi forte en France depuis les attentats de novembre.
Rappelant que la «menace terroriste est d’une gravité sans précédent», M. Cazeneuve a loué l’arsenal sécuritaire du gouvernement annoncé au surlendemain des attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis. «La menace est aujourd’hui plus élevée que jamais» a dit le ministre de l’Intérieur lors d’un discours à Metz (Moselle) devant les forces de sécurité du département, au lendemain d’un remaniement ministériel qui n’a pas chamboulé les ministères régaliens de la Sécurité ou de la Défense. «L’ennemi est susceptible de nous frapper à tout moment (…)» a-t-il mis en garde.
M. Cazeneuve a détaillé la relance des recrutements dans la police et la gendarmerie après les «coupes» imputées à Nicolas Sarkozy «entre 2007 et 2012». «En remplaçant les départs à la retraite c’est la création de près de 500 emplois nouveaux par an dans les deux forces (de police et de gendarmerie» selon le locataire de la Place Beauvau. 1 400 créations nettes d’emplois après les attentats de janvier 2015, 900 pour lutter contre l’immigration clandestine et 5 000 après les attentats de novembre. Le ministre a aussi rappelé que 4 600 élèves viendront garnir les rangs de la police en 2016 et en 2017 puis 3 970 sous-officiers de gendarmerie pour les mêmes années.
Plusieurs dizaines de policiers et gendarmes en plus
En Moselle, le renforcement des effectifs se traduira par l’arrivée de 38 gendarmes dont 22 pour un nouveau peloton à Thionville et 4 pour renforcer la brigade de Phalsbourg. Cinq gendarmes spécialisés composeront la cellule départementale d’observation et de surveillance (CDOS) pour lutter contre le terrorisme et la criminalité. Côté police, en 2016, 43 effectifs supplémentaires viendront renforcer les moyens mosellans. En 2016, 100 véhicules de police et de gendarmerie seront livrés dans la zone de défense Est (Alsace, Champagne-Ardenne, Lorraine, Bourgogne et Franche-Comté).
Le ministre de l’Intérieur a aussi annoncé le lancement d’une unité nouvelle : le Service Zonal de Recherches et d’Appui (SZRA) à Metz pour lutter contre le terrorisme et la radicalisation. L’initiative est déjà expérimentée à Lille, Lyon, Marseille depuis 2014 et depuis 2015 à Rennes et Bordeaux. La ville de Metz est donc la sixième agglomération à s’équiper de cette unité qui est avant tout dédiée «à la recherche du renseignement notamment contre les filières djihadistes» a détaillé M. Cazeneuve.
La Moselle particulièrement touchée par la radicalisation
Une cellule anti radicalisation – comme dans tous les départements – est active depuis novembre dernier, pilotée par l’autorité du préfet et du Procureur de la République. Selon Le Figaro, le département de la Moselle est particulièrement touché dans l’Est de la France par les signalements liés à la radicalisation. Depuis avril 2014, le nombre de signalement serait de 100 à 200 pour le seul département.
Critiqué pour la longueur de l’Etat d’urgence qui sera certainement bientôt inscrit dans la Constitution, Cazeneuve a de nouveau défendu la mesure à Metz. «3 340 perquisitions administratives ont été menées en France depuis novembre qui nous ont permis de saisir 578 armes» a-t-il dit. 285 assignations à résidence sont toujours en vigueur concernant 83% de personnes fichées S.
Quarante personnes ont été interpellées dans des filières terroristes pour des menaces ou pour apologie du terrorisme, selon le ministre de l’Intérieur.
Bernard Cazeneuve qui effectuait une visite de la caserne de CRS de Châtel-Saint-Germain dans la banlieue de Metz a ensuite inauguré une Maison de l’Etat à Château-Salins à une soixantaine de kilomètres dans une zone rurale de Moselle. Lors de son arrivée, le ministre a accepté un bref échange avec des agriculteurs en colère qui avaient mis en place des barrages filtrants.
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