La police belge savait que les frères Abdeslam préparaient des attentats
La section antiterroriste de la police judiciaire fédérale belge a appris dès juillet 2014 que les frères Abdeslam projetaient de commettre un attentat, révèle mardi le quotidien belge L'Echo.
Quatre mois après les pires attentats survenus en France, les révélations se multiplient sur les failles de l’enquête autour des terroristes du Bataclan, du stade de France et des terrasses parisiennes qui ont fait 130 morts le 13 novembre dernier à Paris et Saint-Denis. Un rapport de la police fédérale juge que les frères Abdeslam ne représentent pas un danger et le parquet fédéral, suivant l’avis de la PJ, classe le dossier en juin 2015. Voilà ce que révèle la presse belge provoquant la stupeur en France directement touchée par cette erreur dont des policiers reconnaissent les conséquences.
Au mois de juillet 2014, la section antiterroriste de la police judiciaire fédérale est contactée par une source fiable, en contact direct avec les frères Abdeslam. Cette personne affirme que Salah et Brahim «préparent un attentat» et «qu’il faut faire quelque chose». La source connue des services et jugée crédible. Les frères Abdeslam ne cachent plus leur sympathie pour Daesh, et sont en contact régulier avec Abdelhamid Abaadoud (le terroriste a été abattu en France lors de l’assaut de l’appartement de Saint-Denis quelques jours après les attentats), qui s'avérera être l'un des organisateurs des attentats de Paris. Il est déjà bien connu des services de renseignement à l'époque.
- "On a vraiment été dans l’amateurisme le plus total" -
Le signalement conduit à une enquête diligentée par la police locale de Molenbeek, et six mois plus tard, les deux frères sont auditionnés. Jugés non dangereux à l’issue de cette audition en février 2015 – un mois après les attentats de Charlie Hebdo et dix mois avant ceux de novembre – le dossier est enterré en juin 2015.
Après les attentats de novembre où le nom des deux frères est cité, des enquêteurs qui ont participé à cette enquête vont avertir la police des police qui a décidé à son tour d’investiguer pour comprendre les failles. "Si on avait traité toutes ces informations correctement, on aurait pu éviter les attentats de Paris". Un autre enquêteur prolonge: "On a vraiment été dans l’amateurisme le plus total" peut-on lire dans L’Echo.
Brahim Abdeslam est l'un des kamikazes du 13 novembre. Il s'est fait exploser au Comptoir Voltaire, dans le XIe arrondissement, faisant plusieurs blessés. Son frère Salah est quant à lui en cavale. Sa participation aux attentats est établie mais son rôle précis n’est pas tout à fait connu. Il avait réussi à prendre la fuite vers la Belgique et est toujours activement recherché.
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