Loi Travail: l’Unef, en désaccord avec Valls, appelle à la mobilisation des jeunes
Le syndicat jeune n’a pas été convaincu par Manuel Valls qui recevait les organisations de jeunesse pour tenter de calmer la grogne sociale dans le cadre de la réforme du Code du Travail portée par le gouvernement.
Le président de l'Unef, principale organisation étudiante, a déclaré vendredi à l'issue de sa rencontre avec Manuel Valls autour du projet de loi Travail que "le désaccord de fond [restait] entier", appelant à "amplifier le mouvement de protestation" et confirmant une nouvelle journée d'action le 17 mars. "Le désaccord de fond reste entier. Ce que nous explique le Premier ministre, c'est qu'on peut discuter de tout, mais pas de la loi Travail (...) On nous a renvoyés à des discussions annexes", a ainsi expliqué William Martinet, 27 ans, reçu à Matignon en présence du chef du gouvernement, de la ministre du Travail Myriam El Khomri et du ministre de l'Economie Emmanuel Macron.
"Ce projet de loi va nous précariser", explique le syndicaliste qui assure que "les jeunes, les lycéens et les étudiants sont préoccupés". William Martinet a de nouveau demandé le retrait du projet de loi. Selon lui, lors de son entretien avec le Premier ministre, il n'y a pas eu de "discussion de fond" sur des "questions centrales", comme "la modulation du temps de travail, la modulation de la rémunération des heures supplémentaires et la question des indemnités prud'homales".
- "Amplifier le mouvement" -
Le responsable étudiant, qui estime que "le gouvernement craint" la mobilisation en cours, appelle donc à manifester le 17 mars et surtout le 31 mars, pour une "journée de grève et de manifestation qui va être déterminante".
En Lorraine, la mobilisation était en demi-teinte mercredi. Seule Nancy a dénoté en mobilisant de nombreux étudiants. Entre 3 500 et 4 500 participants selon les sources s’étaient réunies sur la Place Stanislas pour protester contre le projet de loi Travail de Myriam El Khomri.
- Hollande promet des "corrections" -
François Hollande a assuré jeudi qu’il ne comptait pas reculer sur l’avant projet de loi sur la réforme du code du Travail mais a promis que des corrections seraient apportées. Le chef de l’Etat prenait la parole au lendemain d’une mobilisation contre la réforme.
"On prépare un texte (...) qui n'est pas encore connu (...) il va être présenté au Conseil des ministres le 24 mars c'est sur ce texte que le Parlement aura à se prononcer. L'idée n'est pas de retirer ce qui n'a pas encore été adopté, présenté", a-t-il affirmé ce jeudi lors d'une visite d'entreprise en Seine-et-Marne suivie d'une table-ronde. "La loi peut être améliorée, il y a forcément des éclaircissements à donner, des corrections à établir par rapport à ce qui pouvait être mis dans une première intention", a-t-il dit.
"Si une concertation a été engagée à ma demande, c'est bien pour apporter tous les éclaircissements, toutes les précisions, lever des inquiétudes, améliorer encore le dispositif pour permettre de convaincre tout en en gardant l'esprit", a-t-il insisté. "L'esprit, c'est qu'il y ait plus d'embauches dans notre pays, plus d'emplois et plus de jeunes qui rentrent en CDI", a-t-il ajouté.
Interrogé sur la taxation des CDD, il a répondu: "taxer les CDD, ce n'est pas dans le texte aujourd'hui". "Il faut répondre aux inquiétudes", a-t-il répété. La jeunesse, "c'était ma priorité et elle ne changera pas", a-t-il dit. "Jusqu'à la fin du quinquennat, la jeunesse aura autant qu'il est possible des ressources qui seront dégagées pour elle, parce qu'elle est notre avenir".
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