Valls lancera le chantier d’une usine chinoise dans la Meuse, 200 emplois espérés
Le Premier ministre posera la première pierre d’une usine chinoise de LED qui doit être construite dans la Meuse près de la gare TGV. Près de 200 emplois y sont espérés dans un département fortement touché par le chômage. Un déplacement consacré à l’emploi et l’innovation trois jours avant la présentation du projet de loi Travail.
Manuel Valls posera la première pierre de cette usine chinoise dans la Meuse le 21 mars prochain, a-t-on appris de source proche du dossier. Le chef du gouvernement a accepté l’invitation du sénateur (UDI) de la Meuse Christian Namy, ex-président du département qui est à l’origine de cet accord franco-chinois.
Cette société cotée à la bourse de Shanghai, qui emploie plus de 40 000 personnes, réalise plusieurs milliards de chiffre d’affaires à travers le monde en particulier dans le secteur des LED. Avec cette grande entreprise chinoise, Arelis, un groupe français a annoncé en janvier 2015 la signature du protocole d’accord pour la création sur le site TGV Meuse d’un centre européen de recherche et de développement commun. En novembre et décembre, le géant chinois est présent à la Cop21 au Bourget où il a présenté la maquette de son futur site lorrain.
Le groupe chinois a confirmé la création du pôle de recherche de 6 200m² labellisé Pacte Lorraine présenté par le Conseil général de la Meuse et le groupe Arelis. Le département de la Meuse et l’industriel français présentaient en janvier dernier cette le pôle favorisant le développement de nouvelles solutions en radiofréquence / hyperfréquence et en gestion de l’énergie. Ce centre R&D d’Arelis sera situé sur la zone d’activités de TGV Meuse (90ha) jouxtant la gare TGV à 1 heure du cœur de Paris et de l’aéroport Roissy Charles De Gaulle.
- 100 millions d’euros d’investissement -
D’ici deux ans, sera mise en service une gigantesque usine en forme de V qui permettra de développer de nouveaux éclairages à base de LED. Un show-room dans une tour de 18 étages mesurant 60 mètres viendra compléter ce vaste site qui sera la locomotive du quartier de Meuse TGV qui devrait ensuite séduire d’autres entreprises et y accueillir des services.
La future usine qui sera accompagnée d'une tour en verre de 60 mètres de haut.
Shenan, spécialiste des luminaires et d'autres produits LED, possède déjà 10 usines en Chine et pèse 8 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Il s'agira de son premier site en Europe qui représente un investissement de 100 millions d'euros et vise les 200 voire 300 dans le meilleur des cas. Le patron chinois Qiang Wang dit vouloir expérimenter notre système économique. «C'est pour nous une entreprise qui consiste à comprendre la France, à comprendre sa réglementation, explique-t-il. Et c'est ce que nous faisons en développant le marché ici en France. Nous nous attachons à comprendre ce qu'est la loi française».
- Meuse TGV, un projet qui peine à attirer des entreprises -
Ce projet permet de booster Meuse TGV qui peine à décoller. La gare située en rase campagne entre Verdun et Bar-le-Duc permet de désenclaver la Meuse et la relier rapidement à Paris mais aussi d’autres villes européennes. Cette usine et cette tour devrait être la première pierre d’un vaste quartier industriel laissant une grande place à l’innovation et aux nouvelles technologies.
Dans la Meuse, pour dynamiser la gare qui est installée sur les terres d’une petite commune de 135 habitants aux Trois-Domaine, le conseil général s’efforce d’attirer des entreprises. Mettant la petite gare en bois à 1h de Paris-Est et pas davantage de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle, le département compte attirer des entreprises de pointe.. L’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs va aussi y installer 500m2 de bureaux. A en croire Gares & Connexion, la petite gare meusienne attire 200 000 voyageurs par an contre 40 000 prévus initialement, soit autant que le nombre d’habitant dans ce département rural qui s’est battu pour avoir un arrêt de TGV. La Meuse a d’ailleurs mis 4,12 millions sur la table pour financer la ligne à grande vitesse Est, soit 0,55% de son coût total. Si pour l’instant ces deux entreprises prévoient de s’installer à côté de Meuse TGV, le département peine à vendre cet emplacement distant d’environ 30 kilomètres des deux principales villes du département. D’ailleurs pour rejoindre Meuse TGV depuis Verdun ou Bar-le-Duc, pas de liaison TER mais uniquement la route ou le bus – très complexe et peu fréquent – entre la gare et les villes.
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