L’opposition municipale d’Amnéville veut un référendum sur l’avenir du Snowhall
Le cas du Snowhall d’Amnéville (Moselle) continue de diviser la ville. La Cour des comptes a récemment préconisé dans un rapport polémique la fermeture immédiate de cette piste de ski géante, véritable gouffre d’argent public. La municipalité veut encore y croire et l’opposition demande un référendum.
L’opposition d’Amnéville a réclamé à la majorité l’organisation d’un référendum municipal sur le cas sensible de la piste de ski intérieure en fonctionnement sur le site thermal et touristique de la ville de 10 000 habitants, en proie à d’importantes difficultés financières. Xavier Dieudonné pour le groupe Amnéville Debout a réclamé à Eric Munier, maire (DVG) d’Amnéville, l’organisation de ce référendum, précisant toutefois qu’il souhaitait que le Snowhall continue d’exister mais avec un nouveau mode de gouvernance où l’opposition et la majorité municipale seraient représentés au conseil d’administration.
Lors du dernier conseil municipal, le maire de la ville a répété son intention de sauver le Snowhall. Eric Munier a assuré que le plan de redressement de la piste de ski a de l’avance et est en bonne voie avec un excédent de gestion dégagé en 2015 (244 000 euros, NDLR). A la préfecture qui a accepté d’attendre les résultats de ce plan sur trois ans, on assure que l’Etat et Amnéville échangent régulièrement sur le dossier. Outre des investissements sur la communication et le marketing, la ville va baisser le loyer de la piste de ski de 535 000 euros à 120 000 euros. «Au 31 décembre 2014, le montant des loyers impayés s'élève à 2,3 millions d'euros, et celui des factures d'électricité à 1,7 million», déplore le rapport, évoquant des carences tant dans la gestion «que dans le pilotage de l'activité» s’alarmait la Cour des comptes dans son rapport.
- La ville d’Amnéville maintient son cap -
«La saison 2016 continue et la fermeture de Snowhall n’est pas en projet» a martelé, dans un communiqué, la direction de l’établissement estimant que «la fermeture de Snowhall n’est donc par à l’ordre du jour». «Peut-on fermer un établissement unique en France, connu dans le monde entier qui reçoit en cette saison et en moyenne, 800 skieurs par jour (avec des pics à 2000 pers/jour, 75 000 entrées de décembre 2015 au 15 février 2016), sert 46 000 repas et emploie jusqu’à 85 salariés en haute saison avec 46 contrats à durée indéterminée» s’interroge la direction.
Défendant le caractère «culturel» et éducatif» pour les sports de glisse, Snowhall assure que son expertise est reconnue par des équipes professionnelles, des écoles ou des centre-aérés. «Ne recevant aucune subvention publique», la piste de ski assure coûter moins d’argent qu’une piscine ou un équipement sportif public.
- La chambre régionale des comptes n’y croit pas -
Une situation délicate qui a été cachée, accuse la Cour des Comptes, notamment par des prévisions insincères présentées lors des votes du budget. «Au 31 décembre 2014, le montant des loyers impayés s'élève à 2,3 millions d'euros, et celui des factures d'électricité à 1,7 million», déplore le rapport, évoquant des carences tant dans la gestion «que dans le pilotage de l'activité» Mais le «déficit d'exploitation de la piste de ski présente avant tout un caractère structurel, en raison d'une fréquentation trop faible pour permettre le retour à l'équilibre des comptes», ne laissant comme solution que la cession d'activité. Or la mairie refuse, estimant dans sa réponse qu'il est «inconcevable» pour les élus de suivre la Cour «dans la seule solution qu'elle propose».
La chambre régionale des comptes de Champagne-Ardenne-Lorraine quant à elle ne croit absolument pas au redressement du Snowhall. Regrettant que la structure ne puisse pas atteindre l’équilibre même avec des efforts de gestion et d’économie, la chambre assure que faire venir davantage de skieurs a un coût. Une dépense difficile pour la piste de ski déjà au bord du gouffre.
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