VIDEOS. Valls et El Khomri reculent sur les points sensibles de la Loi Travail

France - 15/03/2016 09h57 - mis à jour le 15/03/2016 10h38
LORACTU.fr La Rédaction
VIDEOS. Valls et El Khomri reculent sur les points sensibles de la Loi Travail
Politique
Lundi, 22 février 2016. En Alsace, Manuel Valls et ses ministres du Travail et de l'Economie défendent la réforme du code du Travail. (PHOTO : CD Haut-Rhin)

Le gouvernement a reculé sur les points sensibles de la Loi Travail lundi en revoyant l’avant projet qui sera présenté en conseil des ministres dans une dizaine de jours. La CFDT est satisfaite mais le Manuel Valls et Myriam El Khomri déçoivent le patronat et les syndicats contestataires.

Après le 20H de France 2 hier où il a tenté de convaincre qu’il n’avait pas reculé face à la fronde, le chef du gouvernement a poursuivi ce matin à la radio et à la télévision qu’il comptait continuer à réformer. Manuel Valls a assuré mardi qu'il préférait "convaincre" plutôt que de recourir à "l'arme constitutionnelle" du 49.3 pour l'adoption du projet de loi sur le travail, saluant "l'état d'esprit positif" de la majorité après la nouvelle version du texte dévoilée lundi. "J'espère réunir, rassembler une majorité de tous ceux, à gauche d'abord, mais de manière générale, de ceux qui veulent la réforme", a déclaré le Premier ministre sur RMC et BFMTV.

L'article 49.3, "nous l'avons utilisé une seule fois depuis 2012" pour la loi Macron, a rappelé M. Valls. "Avant de brandir cette arme constitutionnelle, qui a été régulièrement utilisée au cours de la Ve République, je préfère convaincre".

Le Premier ministre a salué "l'état d'esprit particulièrement positif" des parlementaires de la majorité, en particulier socialistes, qu'il a rencontrés lundi soir. "Chacun a compris que nous avons bâti un compromis", a-t-il estimé. M. Valls a reculé lundi sur les articles les plus contestés du projet de loi, dont le barème des indemnités prud'homales, une initiative saluée par les syndicats dits "réformistes" mais décriée par le patronat, tandis que CGT, FO et Unef ont maintenu leurs appels à manifester. "On a des injonctions qui sont paradoxales et contradictoires. D'un côté vous avez Jean-Claude Mailly (secrétaire général de FO) qui dit que nous avons cédé au patronat, de l'autre côté la CGPME qui dit que nous avons cédé aux syndicats. Non. Nous avons bâti un compromis", a estimé le Premier ministre.

- Plus de modification mais enrichissement de la loi -

La ministre du Travail a quant à elle assuré qu’il n’y aurait plus de modifications mais des «enrichissements» d’ici le vote du texte en mai prochain par le Parlement. "Chercher un compromis était utile car le démarrage a été raté", a expliqué la ministre du Travail sur Europe 1. "On ne réforme pas dans la brutalité. Un compromis est un pas en avant, un pas vers l'autre. C'est l'inverse d'un recul" a estimé Mme El Khomri. Le Premier ministre avait également reconnu des ratés lundi soir sur le plateau du 20H.

"Cette loi ne va pas être dévitalisée mais il y a un débat parlementaire, légitime et normal, qui vise à enrichir le texte" a dit Myriam El Khomri attendue en  Lorraine en fin de semaine pour un déplacement dans les Vosges. Un discours qui tranche avec celui tenu dans sa première interview à propos de la loi, en février dernier, dans Les Echos. A l'époque, la ministre avait assuré que le gouvernement "prendrait ses responsabilités" en cas de désaccord avec le Parlement, laissant planer la menace d'un 49.3. Plusieurs sources assuraient que cette mention du 49.3 avait été ajoutée par Matignon à la dernière minute.

"C'est ma loi", a t-elle martelé. "C'est moi qui ai mené les concertations avec les partenaires sociaux." Quant à la réécriture qui a débouché sur la dernière version du texte, elle a été "partagée par l'ensemble du gouvernement" selon la ministre. La version modifiée du texte porte donc la "marque du dialogue social, qui est celle de François Hollande depuis le début du quinquennat" a-t-elle poursuivi sur Europe 1 après avoir défendu sa loi sur le plateau du 20H de TF1 lundi soir.

Manuel Valls a estimé mardi le coût de l'extension de la "garantie jeunes" annoncée lundi à 418 millions d'euros. Il a dit souhaiter qu'elle concerne 100.000 jeunes en 2016. "Nous espérons en 2017, parce que ce sera une montée en puissance, doubler le nombre de jeunes", a dit le Premier ministre. Sur BFMTV et RMC. Sur Europe 1, la ministre a assuré qu’elle ne coûterait aux entreprises. 

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