Najat Vallaud-Belkacem invite les lycéens à "ne pas fumer" en période d’attentats
Le principal syndicat de proviseurs a jugé jeudi "surréalistes" les propos tenus la veille par Najat Vallaud-Belkacem, selon laquelle en période de risque d'attentats il fallait demander aux lycéens de ne pas fumer.
La ministre de l’Education nationale provoque l’agacement des proviseurs de lycée. Mercredi, jour d'un premier procès contre la création de zones fumeurs dans un lycée des Hauts-de-Seine, la ministre de l’Éducation avait déclaré que "fumer est interdit au sein des établissements scolaires. Donc, ça n'est pas parce que nous cherchons à éviter les attroupements (...) qu'il faut permettre aux élèves de fumer à l'intérieur des lycées". "L'instruction doit donc être passée clairement: pendant cette période de mesures de sécurité renforcées, il doit être demandé aux lycéens tout simplement de ne pas fumer"
"Ses propres personnels sont traduits en justice pour avoir appliqué sa circulaire et la réponse, c'est il ne faut pas qu'ils (les élèves, ndlr) sortent, mais il ne faut pas qu'ils fument dedans non plus. Bon sang mais c'est bien sûr, comment on n'y a pas pensé depuis 2006, il faut leur dire de ne pas fumer". "C'est une réponse absolument surréaliste! Que visaient les zones spécifiques de la circulaire, si ce n'étaient pas les fumeurs?" a affirmé Philippe Tournier, secrétaire général du SNPDEN-Unsa, lors d'une conférence de presse.
- Les ministères n'ont pas la même version -
"On nous demande tout et son contraire, ça c'est typique", a poursuivi M. Tournier, dont le syndicat a lancé le 22 mars une alerte sociale, dénonçant "l'écart croissant" entre "les intentions affichées par la ministre, dans lesquelles se reconnaissent largement les personnels de direction, et le fonctionnement réel de l'institution".
Les ministères de l’Éducation nationale et de l'Intérieur avaient demandé aux proviseurs dans une circulaire d'éviter les attroupements devant les établissements, écrivant qu'"en lycée, des zones spécifiques peuvent être aménagées au sein des établissements scolaires dans les espaces de plein air pour éviter que les élèves ne sortent du lycée pendant les interclasses". Le ministère de la Santé avait cependant refusé toute exception.
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