Selon Hollande, EDF devra "proposer la fermeture de certaines centrales" nucléaires
EDF devra proposer après 2018 «la fermeture de certaines centrales» et «la prolongation d'autres centrales», dans le cadre de la transition énergétique. Si la centrale de Fessenheim doit être la première à fermer, celle de Cattenom (Moselle) a de beaux jours devant elle.
Le président français a affirmé lundi 25 avril qu’EDF devra proposer après 2018 «la fermeture de certaines centrales» et «la prolongation d'autres centrales», dans le cadre de la transition énergétique. Ces propositions interviendront après l'avis de l'Autorité de sureté nucléaire (ASN) sur «l'état du parc» nucléaire français, attendu fin 2018, a précisé François Hollande dans son discours lors de la Conférence environnementale.
«Fermer des centrales n'est pas une décision qui s'improvise», a ajouté François Hollande, précisant que ces fermetures « doivent se faire selon un calendrier précis, dans le respect des personnels, des territoires et de nos engagements en matière de climat».
Il a confirmé que Fessenheim (Bas-Rhin) serait la première centrale nucléaire à fermer dans les années qui viennent. Le décret qui abrogera l'autorisation d'exploiter de cette centrale sera pris« cette année », a-t-il ajouté. «Les discussions sont en cours entre l'État et EDF sur les conditions de cette opération et notamment sur l'indemnisation», que l'État devra verser aux actionnaires de la centrale.
Pour la centrale de Cattenom (Moselle), l’exécutif ne semble pas prêt à sa fermeture. Alors que le Luxembourg fait pression sur la France pour sa fermeture la plus rapide possible, M. M Valls et Hollande avaient à plusieurs reprises indiqué qu’il n’était pas question d’arrêter la centrale située près de la frontière luxembourgeoise et allemande. Le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel avait même annoncé son intention de «payer» pour arrêter Cattenom qu’il considère comme un «danger» pour la sécurité de son pays. L’Allemagne quant à elle a assuré qu’elle n’était pas prête de payer pour faire pression sur son voisin mais a rappelé son opposition au nucléaire.
- Cattenom dans un "état inquiétant" selon un rapport interne -
LIRE AUSSI. Cattenom jugée en état "dégradé" par son exploitant EDF
Un rapport interne d’EDF qui a fuité montre d’ailleurs que plusieurs centrales du géant de l’énergie se trouvent dans un état dégradé voire inacceptable. Au vue de ces éléments, le Luxembourg continue de faire pression sur la France pour une fermeture rapide de l’infrastructure située à une dizaine de kilomètres de sa frontière. Une demande que Paris n’est pas prêt à appliquer tant le sujet du nucléaire est sensible au plus haut sommet de l’Etat.
Les exprimées dans ce rapport interne de l'entreprise Electricité de France (EDF) porte sur la maintenance des générateurs de secours des réacteurs nucléaires. Des bilans réalisés entre 2012 et 2014 et qui classent générateurs diesels en «état dégradé» (43,9 %), ou en «état inacceptable» (13,2 %). Dans trois documents internes inédits publiés par Le Journal de l’Energie, EDF donne à voir une réalité différente de celle qu’il propose aux Français sur la sûreté des réacteurs.
La centrale de Cattenom compte huit de ces générateurs diesels, classés eux en «état dégradé» ou «à surveiller». «Le taux de disponibilité des diesels de secours enregistre les meilleurs résultats au niveau international», s’est défendu EDF dans un communiqué.
0 Commentaire