Attentats de Paris: la mère d'Hasna Aït Boulahcen accuse la police d'avoir tué sa fille "gratuitement"
La famille de la présumée terroriste va porter plainte pour meurtre. La mère d’Hasna Aït Boulahcen assure que la police a tué «gratuitement» sa fille alors qu’elle se trouvait dans l’appartement de Saint-Denis trois jours après les attentats du 13 novembre.
"Pourquoi ont-ils tué Hasna? Elle a crié 'au secours, au secours, laissez-moi sortir'. Pourquoi la police ne l'a-t-elle pas laissé sortir? Elle n'est pas une terroriste, elle n'a rien fait, pourquoi l'ont-ils tuée?" demande sa mère, interrogée par France 3. La famille qui a déjà porté plainte contre X pour «actes de terrorisme» s’apprête à déposer une plainte pour «meurtre», et « non assistance à personne en danger» estimant que la police a tué sans raison la jeune femme dans le logement insalubre de Saint-Denis lors d’un assaut hors-norme.
Selon l'avocat de la mère d'Hasna Aït Boulahcen, "elle n'est ni une terroriste, ni une complice. Elle a donc le statut de victime". Me Ndoumou estime que la jeune femme "était sous pression de son cousin" qui l'aurait menacée de "tuer les membres de (sa) famille et les enfants de (ses) amis". Décrivant sa fille comme "fragile", "naïve" et "gentille", la mère estime que sa fille est "une victime" d'Abdelhamid Abaaoud. "On lui a tourné la tête", affirme-t-elle.
Hasna Aït Boulahcen, 26 ans, est celle qui a aidé son cousin Abdelhamid Abaaoud à trouver une planque à Saint-Denis, par l'intermédiaire du logeur Jawad Bendaoud. Elle est morte au cours de l'assaut du Raid sur l'appartement, le 18 novembre. Dans un enregistrement audio effectué au cours de l'assaut, on l'entend crier "laissez-moi sortir" aux forces de l'ordre avant qu’une violente explosion ne survienne dans le logement. Abdelhamid Abaaoud est considéré à ce stade de l’enquête comme l’un des «cerveaux» des attentats du 13 novembre à Paris.
La jeune femme originaire de la région parisienne et qui a passé une partie de son adolescence chez son père à Creutzwald (Moselle) a été présentée à tord pendant quelques jours comme la première femme kamikaze. L’autopsie de son corps a montré qu’elle n’était pas morte par explosion d’une ceinture ou d’un gilet mais par «asphyxie». Celle qui devait être inhumée au Maroc a finalement été enterrée en France dans un cimetière de la région parisienne.