Attentat de Nice: le terroriste présumé avait soigneusement préparé son acte

Faits Divers

Les enquêteurs autour du camion qui a servi à tuer 84 personnes sur la Promenade des Anglais jeudi 14 juillet 2016.

Des liens entre Mohamed Lahouaiej Bouhlel et "les réseaux terroristes", notamment le groupe jihadiste État islamique (EI), "pour l'instant ne sont pas établis par l'enquête", indique ce lundi matin Bernard Cazeneuve. Selon le ministre, l’homme s’est radicalisé très rapidement, s’appuyant sur des propos rapportés par l’entourage du terroriste présumé. Vendredi soir, lors de deux JT de 20H sur des chaînes concurrentes, Manuel Valls et Bernard Cazeneuve s’étaient contredits sur le profil de terroriste radicalisé à l’islam radical. Durant le week-end, le gouvernement a tenté de minimiser et de démentir toute divergence sur le profil du tueur de Nice.

"Peu de temps avant" de lancer son 19 tonnes dans la foule massée sur la Promenade des Anglais pour admirer le feu d'artifice le soir du 14 juillet, Mohamed Lahouaiej Bouhlel a envoyé un SMS qui intrigue les enquêteurs, selon des sources proches du dossier citées par l’AFP. Il y félicite son interlocuteur pour le "pistolet" qu'il lui a donné la veille. Puis il ajoute "alors on ramène cinq de chez ton copain", avant d'indiquer que c'est pour une autre personne "et ses amis". 

Depuis son camion, qu'il avait loué quatre jours avant la tuerie, Mohamed Lahouaiej Bouhlel a bien tiré avec un pistolet automatique calibre 7.65 sur les policiers qui l'ont tué. À qui auraient pu être destinées d'autres armes? Le destinataire du SMS, un homme de 22 ans, fait partie des six personnes interrogées en garde à vue, dont trois ont été transférées dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), à Levallois-Perret, près de Paris, ont indiqué des sources proches de l'enquête.

- Un SMS troublant envoyé par le tueur juste avant l'attaque -

Décrit à la fois comme dragueur, violent et dépressif, plutôt éloigné de la religion, Mohamed Lahouaiej Bouhlel ne présente pas à ce stade de l'enquête le visage d'un jihadiste.
Arrivé en France en 2005, ce Tunisien de 31 ans y avait épousé une Niçoise, franco-tunisienne, avec qui il a eu trois enfants. Le couple était en instance de divorce et son épouse avait été victime de ses violences, selon son avocat.

Le procureur de la République de Paris, en charge de l’enquête de l’attentat de Nice doit s’exprimer lors d’une conférence de presse ce lundi à 16H30 depuis la capitale. Vendredi en déplacement exceptionnel à Nice, François Molins en charge des enquêtes sur les actes terroristes avait livré les premiers éléments sur le profil du tueur et le déroulé des faits.

58 personnes sont encore hospitalisées dont 29 sont en réanimation, selon le dernier bilan donné par le ministre de l'Intérieur. 84 personnes sont mortes depuis jeudi soir et 308 autres ont été blessées dans l'attaque.