Richert s’oppose finalement à la taxe des régions
Le président (Les Républicains) de l’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine a entendu la fronde de cinq présidents de région qui s’opposent à la nouvelle taxe régionale qui visait à reverser 600 millions d’euros pour leurs nouvelles compétences économiques. Philippe Richert est finalement contre.
La «contribution additionnelle» de 600 millions d’euros qui avait été envisagée dans un premier temps, adossée au foncier bâti (pour les ménages) et à la cotisation foncière des entreprises, n’est pas la solution, estime le président de l’Association des régions de France (ARF).
«Force est de constater qu’elle apparaît désormais comme un nouvel impôt mis en place par les régions, alors même que c’est le gouvernement qui a fait le choix d’un tel vecteur», écrit-il. L’effet est «désastreux», selon M. Richert, qui demande donc la «réouverture de discussions sur le volet financier de nos engagements réciproques». Il a écrit à ses collègues présidents de régions dans le même sens après la fronde engagée par cinq présidents de droite dont Valérie Pécresse ou encore Christian Estrosi. En juillet, le président (LR) des Hauts-de-France, Xavier Bertrand a même claqué la porte de l’Assemblée des Régions de France.
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Le président de l’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine sous la pression de ses homologues mais aussi de sa propre majorité régionale de droite sans oublier l’opposition, le FN en tête, a dû concéder de lâcher le gouvernement avec qui il avait pourtant signé un accord au nom de l’ARF qu’il dirige.
Dans un courrier cosigné par quatre présidents de région communiqués mardi à la presse, ils demandent au président du conseil régional d'Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine de tout faire pour convaincre Manuel Valls – et donc l'État – d'«octroyer des moyens supplémentaires aux régions » sans passer par une hausse d'impôts. «Dès lors que le gouvernement reconnaît un besoin de financement de 600 millions minimum pour l'ensemble des régions en 2017, il nous paraîtrait honnête et juste qu'il assume ses responsabilités sans se défausser sur nous» peut-on lire dans ce courrier.
- Valls doit trouver une nouvelle solution, selon M. Richert -
Une volte-face qui provoque déjà des critiques au sein du conseil régional du Grand-Est. A gauche, la co-présidente du groupe PS Pernelle Richardot a assuré ce mercredi que «Philippe Richert cède donc face à la pression populiste de quelques présidents de droite aujourd'hui plus préoccupés par les primaires LRUMPistes que par l'avenir même de leurs régions» tacle-t-elle. «Faut-il rappeler ici que cette "contribution" n’est pas une demande de l’Etat, mais bien des Régions, qui n'assument pas ! Tout cela n’est pas très sérieux» fustige-t-elle.
Taxe des régions: remous à l’Assemblée des Régions de France, les Hauts-de-France claquent la porte
Pour le conseiller régional d’opposition (PS), Bertrand Masson, c’est un «virage à 180 degrés de Philippe Richert qui renie ainsi sa signature et ses propres déclarations... Après avoir demandé, au nom de l'ARF, la mise en œuvre de la dite taxe... Assez pitoyable» a-t-il commenté sur les réseaux sociaux.
Le parti Les Républicains s’était officiellement opposé à cette taxe des régions par la voix notamment de Valérie Debord, sa porte-parole, qui est également vice-présidente de la région Grand-Est aux côtés de M. Richert. Le Front national lui aussi avait dénoncé une nouvelle taxe «UMPS» par la voix de Florian Philippot, numéro 2 du parti et chef de file en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine.
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