Guy Bedos pouvait qualifier Nadine Morano de "conne", selon la cour d'appel de Nancy
La cour d'appel de Nancy a confirmé mardi la relaxe accordée en septembre 2015 à l'humoriste Guy Bedos, poursuivi pour avoir injurié l'ancienne ministre (LR) Nadine Morano en la traitant de "conne" lors d'un spectacle.
A l'audience en appel, en mai dernier, le parquet avait pourtant requis une condamnation contre l'humoriste et comédien de 82 ans - sans toutefois préciser quelle peine devait lui être infligée. Mardi, aucun des deux protagonistes de ce conflit ne s'était déplacé à Nancy pour le prononcé du jugement - pas plus que leurs avocats.
En première instance, le tribunal correctionnel avait estimé que Guy Bedos était "dans son registre habituel" d'humoriste lorsqu'il avait insulté l'ex-ministre de Nicolas Sarkozy, en octobre 2013 devant 1.300 spectateurs, dans son fief électoral de Toul (Meurthe-et-Moselle). Le tribunal avait notamment jugé que l'artiste était resté dans "la loi du genre" en tant que comique, et qu'il n'avait "pas dépassé ses outrances habituelles". Le parquet avait fait appel de cette décision de relaxe. En septembre 2015, Guy Bedos avait récusé toute misogynie, tandis que l'eurodéputée l'avait accusé de lui vouer une "animosité personnelle".
Dans un communiqué, Nadine Morano estime ".qu’en France, au nom d'une liberté d'expression hautement dévoyée, un homme s'arrogeant le statut d'humoriste dispose de la liberté d'insulter en toute impunité". Elle a qualifié la décision de la cour d’appel de "permis d’insulter". "Femme élue, traitée de salope et de conne dans ma propre ville, je me suis sentie salie et humiliée, je le suis une nouvelle fois sous couvert de la justice", a-t-elle fustigé, en rappelant que le parquet avait demandé la condamnation de l’humoriste.
- Morano annonce se pourvoir en cassation -
"Je n'accepte pas cette décision que je considère à l'encontre des droits de toute personne à être respectée quel que soit son statut", poursuit-elle dans un communiqué. Elle a demandé ses avocats de se "pouvoir en cassation". a-t-elle annoncé ce mardi.
L’humoriste et son avocat n’ont pas encore réagit ce mardi.
Nadine Morano, candidate à la primaire des Républicains, est de nouveau sous le feu des critiques pour avoir assuré lundi matin sur RMC que la France faisait face à une "invasion massive arabo-musulmane" et qu’elle ne voulait pas "que la France devienne musulmane".
(Avec AFP)
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